Fraîche d’une brillante victoire aux points contre Natasha Jonas, en tête d’affiche de la soirée historique 100 % féminine organisée par BOXXER au Royal Albert Hall en mars dernier, la championne unifiée des poids welters Lauren Price avait les yeux rivés sur l’affiche suivante : Mikaela Mayer – Sandy Ryan 2, prévue plus tard ce même mois.

Son objectif était clair : affronter la gagnante et, dans la foulée, disputer un combat pour l’unification totale des ceintures. Comme la Galloise l’avait prédit, Mayer s’est imposée à nouveau par décision, mais les négociations entre les deux camps n’ont jamais réellement abouti.

Price avait envisagé un retour en août, à l’air libre, dans la capitale galloise Cardiff, où elle avait déjà battu l’Américaine Jessica McCaskill – ex-championne unifiée dans deux catégories – l’année précédente. Mais ce calendrier s’est révélé trop ambitieux.

L’obstacle principal résidait dans le contexte médiatique : les contrats télévisés de BOXXER avec Sky et de Top Rank avec ESPN avaient expiré au cours de l’été, compliquant la recherche d’un diffuseur prêt à financer les montants nécessaires pour un combat d’unification mondiale qui paraissait encore improbable un an auparavant.

Mayer poursuit sa route dans une nouvelle catégorie

Mikaela Mayer (21-2, 5 K.-O.) a toujours été catégorique : elle ne souhaite pas attendre que les opportunités se présentent, préférant relever les défis les plus pertinents. C’est la raison pour laquelle elle montera encore d’une catégorie pour affronter la détentrice de la ceinture WBA des 154 livres, Mary Spencer, en combat principal d’un gala Eye of the Tiger à Montréal, le 30 octobre.

Spencer (10-2, 6 K.-O.), ancienne amateur de renom et olympienne en 2012, a profité d’un niveau affaibli dans la catégorie des super-welters depuis le départ définitif de Claressa Shields en 2021. Forte de son expérience en championnats du monde, Mayer abordera ce combat en favorite, avec l’ambition d’écrire elle aussi une page d’histoire avant d’évaluer ses options – notamment un affrontement potentiel avec une ancienne coéquipière olympique.

Dans un communiqué de presse, Mayer, 35 ans, a résumé la situation :

« Je n’ai pas pu obtenir le combat d’unification contre Lauren, alors plutôt que d’accepter une opposition facile, j’ai cherché le défi le plus intéressant. Je détrônerai Mary, puis je redescendrai chez les welters pour défier Price. »

Interrogé sur les prochains plans pour Lauren Price, le promoteur Ben Shalom a confié à The Ring :

« Nous avons échangé avec elle, elle a eu une petite blessure qui l’a tenue à l’écart plus longtemps que prévu, mais elle sera de retour en novembre. »

Et d’ajouter :

« Nous préparons un grand combat pour elle. Nous voulions Mikaela, mais les conditions et les montants doivent être corrects. Tout doit s’aligner, et il semblait qu’elle ne voulait pas revenir au Royaume-Uni. Or, l’argent pour ce combat se trouve à Cardiff. Je ne pense pas qu’il ait le même impact ailleurs. Si ce combat doit avoir lieu, cela implique que Mikaela vienne ici, et pour l’instant, elle n’y est pas disposée. »

Cette position rejoint les propos tenus par Price en avril dernier dans The Ring, où elle affirmait que, d’un point de vue billetterie, l’affiche susciterait davantage d’intérêt à Cardiff que n’importe où ailleurs.

Si l’équipe de Mayer, sous l’égide de Top Rank, l’avait convaincue d’accepter un combat aux États-Unis, cela aurait entraîné un surcoût difficilement absorbable. Sans contrat télévisé en place, un tel risque financier devenait impossible à assumer.