Lors du co-main event de la soirée, Bilal Fawaz a de nouveau endossé le rôle d’outsider et a cette fois obtenu une victoire acharnée par décision majoritaire contre Junaid Bostan au terme de dix rounds palpitants, s’adjugeant ainsi le titre anglais des super mi-moyens. Ce combat revanche, que personne n’attendait vraiment, a tenu toutes ses promesses.

Les juges ont rendu des scores de 96-95 et 96-94 en faveur du vétéran de 37 ans, lui permettant d’arracher la victoire et d’infliger à Bostan (10-1-1, 8 K.-O.) sa toute première défaite professionnelle, malgré une autre carte à 95-95.

Bostan a beaucoup travaillé au corps dès le début, plaçant des coups précis, tandis que l’arbitre Michael Alexander avertissait les deux boxeurs pour des fautes précoces et un certain jeu dur.

Avertis à nouveau dans le deuxième round, les deux hommes ont commencé à échanger des crochets en contre, la malice revenant dans le combat. Fawaz a su tisser sa toile, piégeant à nouveau Bostan, les deux boxeurs se livrant à des échanges à courte distance. Le plus âgé des deux a contré avec précision, forçant son adversaire à rater ses coups. Tous deux ont été coupés au-dessus de l’œil droit après un inévitable choc de têtes accidentel.

Eddie Hearn a estimé que le combat se déroulait trop vite pour Bostan, à peine trois rounds terminés, lorsque Fawaz l’a touché de plein fouet avec un puissant direct du droit que ce dernier n’a pas vu venir. D’une manière ou d’une autre, le jeune homme de 22 ans est resté debout, bien que ses jambes aient vacillé alors que Fawaz déchaînait des combinaisons, poursuivant sur le même rythme intense dans un quatrième round tendu où les deux boxeurs ont trouvé la cible.

Fawaz a frappé le premier, puis Bostan a répliqué avec encore plus de rage, les deux boxeurs se laissant emporter pour des raisons différentes. Fawaz a perdu sa garde défensive et Bostan l’a acculé contre les cordes, enchaînant deux crochets puissants mais manquant complètement sa cible, tandis que Fawaz le regardait d’un air interrogateur.

Grant Smith a dû ramener son boxeur dans le coin pour lui donner de nouvelles instructions alors que les deux hommes échangeaient des regards provocateurs au son de la cloche. Bostan a chauffé la foule, mais son adversaire plus âgé ne comptait pas le laisser souffler, le cinquième round reprenant sur un rythme effréné.

Bostan a bien travaillé à courte distance, tandis que Fawaz plaçait des combinaisons de deux ou trois coups à travers la garde. Les deux ont terminé le round sur de violents échanges qui ont encore électrisé le public.

Bostan a déclenché un crochet gauche, Fawaz a répliqué immédiatement du droit et a secoué son gant comme pour dire : « C’est tout ce que tu as ? » Le jeune boxeur de Rotherham a alors intensifié ses attaques, enchaînant une série de crochets puissants et un gauche percutant qui ont fait réagir la foule, juste avant que le protège-dents de Fawaz ne vole, quelques secondes avant que Bostan ne lui place un nouveau coup de force.

Fawaz continuait à trouver du succès à l’approche de la seconde moitié du combat, tandis que Bostan retrouvait son équilibre et affinait le choix de ses coups, sans toutefois pouvoir s’installer confortablement. Le style flamboyant de Bilal ne lui laissait aucun répit, malgré un excellent début de septième round ponctué d’un uppercut violent et de beaux coups au corps à courte distance.

À deux rounds de la fin, tout restait à jouer. Fawaz faisait tout pour perturber mentalement Bostan, ce que Smith lui a confirmé avec humour dans leur coin. Les fameux « superman punches » de Fawaz sont ressortis dès le neuvième round, un round disputé où chacun a eu ses bons moments.

Bostan ne manquait plus ses crochets, mais Fawaz restait dangereux, répondant avec des combinaisons et une grande mobilité, tâche difficile tant les échanges à courte distance étaient intenses. Le plus jeune boxeur travaillait bien à l’intérieur et terminait fort chaque échange.

Fawaz a lancé un feu nourri de coups au début du dernier round, rappelé à l’ordre pour quelques gestes rugueux mais ignorant les avertissements, préférant échanger coup pour coup jusqu’à la fin.

Bostan a perdu sa structure offensive et s’est mis à frapper de manière désordonnée, sans craindre les ripostes. Dans les trente dernières secondes, le challenger a encore tenté ses superman punches et ses jabs, se battant avec courage comme outsider sur vingt rounds intenses. Ses tentatives de réconciliation à la cloche finale ont été repoussées, les deux hommes attendant ensuite les résultats des juges.

L’ancien challenger mondial Josh Padley (17-1, 5 K.-O.) a battu Reece Bellotti (20-7, 15 K.-O.) de justesse pour s’emparer du titre WBA International des super plumes lors de ses débuts à 130 livres. Cependant, les cartes des juges, très larges en faveur de Padley, ont fortement contrasté avec un combat que beaucoup estimaient que Bellotti avait mérité de gagner.

La carte de Steve Gray, scorant 99-92, a été la plus choquante. Cet arbitre et juge expérimenté, fort de vingt ans de carrière, semblait avoir vu le combat à travers des lunettes « pro-Padley ». Même dans ce cas, il est difficile de justifier de n’avoir accordé qu’un seul round au boxeur de Watford, qui a pourtant mis la pression et forcé l’action du début à la fin.

Le combat a été désordonné dès le départ, les deux boxeurs cherchant à s’imposer à courte distance. Padley était sans surprise le favori du public, mais Bellotti, imperturbable, s’est efforcé de contrarier son travail et s’en est plutôt bien sorti durant les neuf premières minutes.

Les corps à corps se sont multipliés dès le troisième round, Bellotti enchaînant les offensives les plus marquantes, acculant son adversaire contre les cordes. Padley a dû se dégager à coups de poings d’une pression croissante dans un quatrième round étouffant.

Alors qu’ils entamaient le cinquième round, le favori était encouragé à en faire plus, mais Bellotti continuait d’imposer son rythme à l’intérieur, touchant efficacement au corps et plaçant un joli direct du gauche.

Cette dynamique s’est poursuivie aux sixième et septième rounds : Bellotti forçait Padley à se déplacer latéralement, et les rares moments de réussite du favori étaient trop brefs — il plaçait une combinaison, mais ne parvenait pas à capitaliser, laissant le contrôle de l’échange à son adversaire.

Les partisans de Bellotti se faisaient de plus en plus entendre à mesure que leurs coups touchaient la cible, tandis que les chants en faveur de Padley se faisaient rares — un signe inquiétant que leur boxeur était à la traîne.

Dans les deux derniers rounds, les offensives puissantes de Padley ne parvenaient pas à freiner Bellotti, ni à compenser son faible volume de coups. Le boxeur de Watford a mieux terminé un round disputé, influençant peut-être les juges, avant qu’un incident au chronométrage ne provoque une courte pause — une confusion sur la durée du combat (10 ou 12 rounds) — alors que les deux hommes donnaient tout ce qu’ils avaient.

Padley a ensuite touché nettement du droit, déclenchant la réaction du public. Bellotti, courageux, l’a invité à avancer et a immédiatement répliqué avant de décocher un superbe coup près de son coin, enchaînant avec de belles combinaisons.

C’était une fin appropriée à un combat tendu, monté en intensité au fil des rounds, après un début serré. Aucun des deux boxeurs n’était sûr du résultat à la fin, mais les cartes des juges ont laissé un goût amer.

Depuis le vestiaire de Jaron Ennis à Philadelphie, Eddie Hearn a réagi avec incrédulité en découvrant les scores :

« 99-92 ? Sans vouloir être méchant, comment peut-on donner seulement un round à Reece ? Le combat pouvait aller dans un sens ou dans l’autre, mais le plus décourageant pour Bellotti, c’est que tu peux encaisser une défaite sur une décision partagée ou 96-94… mais avec de telles cartes, à quoi bon ? Tu te bats pendant dix rounds pour ça, c’est ridicule. »

Le jeune espoir de Walsall, Hamza Uddin (6-0, 3 K.-O.), a fait exactement ce qu’il avait promis lors de la conférence de presse de jeudi, infligeant trois knockdowns au cinquième round avant de forcer l’arrêt de l’arbitre face à Paul Roberts, remportant ainsi les titres anglais et international WBA des poids mouches.

À seulement 22 ans et dix-huit mois après ses débuts professionnels, Uddin a dominé les débats du début à la fin, jusqu’à une issue inévitable contre Paul Roberts (7-7-2, 2 K.-O.), double champion de la zone Sud dans la catégorie des super-mouches. Ce combat a permis à l’ancien amateur distingué de révéler son côté le plus mordant, bien loin de se contenter du minimum.

« J’ai toujours cru en moi. Je sais à quel point je suis bon et à quel point je peux devenir encore meilleur. Mon équipe et moi savons où nous allons : nous allons décrocher tous les titres, un par un. J’ai les yeux sur tout le monde et sur tout. Je veux battre mes adversaires avant la limite — rien de personnel, c’est juste du business. Voici un message pour la boxe britannique et mondiale : la prochaine superstar du sport est arrivée, et c’est Hamza Uddin », a-t-il déclaré dans un discours passionné après le combat.

Le temps officiel était de 2:14 du cinquième round, le coin de Roberts jetant l’éponge après avoir vu son boxeur complètement dépassé et sans réelle réponse.

Uddin s’est rapidement mis à l’aise, esquivant et contrant avec fluidité, tandis que le visage et le corps de Roberts viraient progressivement au rouge vif. Utilisant son jab en double et se balançant pour éviter les contres à courte distance, le plus jeune a touché proprement avec un crochet gauche sauté au troisième round, se sentant alors assez confiant pour choisir ses coups.

Deux rounds plus tard, le travail au corps d’Uddin a porté ses fruits, provoquant trois knockdowns en une minute grâce à ses gauches puissantes. Roberts s’est relevé, mais la fin était proche.

Bilal Fawaz MD10 (96-95, 95-95, 96-94) Junaid Bostan, remporte le titre anglais des super-mi-moyens

Josh Padley UD10 (99-92, 97-93, 97-93) Reece Bellotti, remporte le titre international WBA des super-plumes

Hamza Uddin TKO5 (2:17) Paul Roberts, remporte le titre anglais des poids mouches

Poids super-plume : Ibraheem Sulaimaan PTS8 (80-72) James Chereji

Poids mi-lourd : Conner Tudsbury TKO4 (0:58) Khalid Graidia

Poids super-léger : Joe Howarth PTS6 (60-53) Karl Sampson

Poids welter : Joe Hayden PTS6 (60-54) Angelo Dragone