MANCHESTER, Angleterre — Troy Jones est déterminé à montrer toute l'étendue de son talent lorsqu’il affrontera Daniel Lapin, protégé d’Oleksandr Usyk, à la Co-op Live Arena de Manchester, le 1er novembre.

L’ancien champion d’Angleterre des mi-lourds a perdu son invincibilité et s’est incliné par décision unanime en 10 rounds face à Ezra Taylor, le 10 mai à Nottingham. Bien que les cartes des juges aient été ridiculement larges, Jones (12 victoires, 1 défaite, 6 KO) a donné bien du fil à retordre à Taylor, pourtant très bien coté, avant de s’incliner.

Le boxeur de 27 ans, originaire de Birmingham, n’a pas laissé cette défaite freiner ses ambitions.

Jones ne dispose pas d’un long palmarès chez les amateurs, mais il a passé d’innombrables heures à travailler sa technique et sa tactique avec son entraîneur, Lee Beard. Son combat face à Taylor lui a prouvé qu’il suivait les bonnes leçons – il doit simplement apprendre à les appliquer au bon moment.

Il aura l’occasion de montrer ses progrès face à Lapin, espoir ukrainien invaincu (12 victoires, 0 défaite, 4 KO).

« Juste un peu d’inexpérience, et le fait de m’être senti un peu trop à l’aise trop tôt », a expliqué Jones au magazine The Ring, interrogé sur les leçons tirées de son combat contre Taylor. « Je dois rester concentré et respecter le plan de match. C’est frustrant, mais je suis aussi satisfait de ce que j’ai montré et de ce dont je suis capable. Je sais ce que j’aurais dû faire différemment, ce que j’aurais pu changer, et ce à quoi j’aurais dû m’en tenir – tout cela va me rendre meilleur à l’avenir. »

« Je suis retourné à la salle immédiatement, sans aucun problème. C’est un goût amer-doux, car tout le monde le présente comme la prochaine grande star, mais moi je sais que je suis un meilleur boxeur que lui à tous les niveaux. Il ne me reste plus qu’à le prouver lors de ce prochain combat contre Lapin. »

Malgré la défaite, la volonté de Jones de risquer son invincibilité lui a valu beaucoup de respect. Après l’annonce du résultat, le promoteur intronisé au Hall of Fame Frank Warren et le responsable de la boxe chez Queensberry Promotions, Lee Eaton, sont tous deux venus le voir pour lui dire qu’ils étaient satisfaits de sa performance.

Beaucoup de paroles creuses sont prononcées après un combat, mais Queensberry a récompensé Jones en lui offrant une nouvelle opportunité de haut niveau.

Lapin, partenaire d’entraînement d’Usyk — le champion incontesté des lourds — est considéré comme un espoir prometteur de 28 ans, que l’on imagine un jour en lice pour des titres mondiaux. Jones comprend ce qu’une victoire contre lui représenterait pour sa carrière, et il est déterminé à prouver sa vraie valeur.

« S’ils étaient contents de ça, alors ils vont être sacrément contents quand ils verront ce que je fais vraiment à la salle et ce dont je suis capable, » a déclaré Jones.

« Je ne veux pas me lancer des fleurs, mais je suis un bon boxeur, mec. Je suis meilleur que ce que j’ai montré, et je commence à le réaliser de plus en plus. Je sais que je peux me battre, mais il y a une différence entre se battre et bien boxer. J’ai beaucoup plus confiance en moi et en mes capacités maintenant. »

Le mois dernier, Lapin a difficilement battu Lewis Edmondson, un rival domestique de Jones, en sous-carte du combat où Usyk a mis Daniel Dubois KO au cinquième round, au stade de Wembley à Londres.

Edmondson s’est fait connaître pour son style technique et fluide. Bien que son jab ait été pratiquement neutralisé par le gaucher d’1m98, le champion britannique et du Commonwealth a gagné en confiance au fil du combat, est parvenu à s’imposer et a même forcé Lapin à reculer par moments.

Jones est naturellement plus physique et agressif qu’Edmondson. Il n’a pas été impressionné par Lapin et a vu clairement comment il pourrait le dominer.

« Les styles font les combats, » a déclaré Jones. « Quand j’étais plus jeune, vu que j’avance constamment, le style flashy de retrait qu’a Ezra, ça n’a jamais été mon talon d’Achille, mais ça m’a toujours posé un peu de problèmes et ça me frustrait. Je m’améliore avec ça — évidemment c’est encore un peu là — mais je sais que je le battrai la prochaine fois. Un gars comme Lapin qui recule, je vais le bouffer. »

« C’est ce que je vais faire. Je ne vais pas essayer de le surclasser techniquement, parce que Lewis n’a fait ça que quand il a compris que Lapin était faible et sans puissance. À partir du troisième round, il lui a mis la pression, mais au début, il était un peu hésitant. Moi, je ne suis pas hésitant. Je vais lui rentrer dedans. »