Nathaniel Collins a ses propres affaires urgentes à régler, mais cela ne l’empêche pas de garder un œil attentif sur la scène mondiale des poids plumes.

En mai, Collins (17-0, 8 K.-O.) a réalisé la meilleure performance de sa carrière en arrêtant Lee McGregor en seulement quatre rounds impressionnants, s’assurant ainsi la place de numéro 1 au classement WBC.

Le 4 octobre, l’ancien champion britannique et du Commonwealth affrontera l’Espagnol Cristobal Lorente (20-0-2, 8 K.-O.) pour le titre européen des 126 livres, à la Braehead Arena de Glasgow.

Il fera une courte pause dans sa préparation pour suivre de près les événements à Riyad, en Arabie saoudite, le 16 août, lorsque Nick Ball, le champion WBA des poids plumes originaire de Liverpool, défendra son titre contre l’invaincu Sam Goodman, lors de la carte de la Esports World Cup Fight Week. L’événement sera diffusé en direct dans le monde entier sur DAZN.

Collins s’attend à ce que son rival britannique défende facilement son titre pour la troisième fois.

« Oui, probablement assez facilement », a déclaré Collins à The Ring.

À la fin de l’année dernière, Goodman s’était frayé un chemin pour obtenir une chance d’affronter le champion incontesté des super-coqs, Naoya Inoue.

Malheureusement pour l’Australien, la coupure à l’œil qui avait provoqué le report du combat initialement prévu en décembre s’est rouverte pendant une séance de sparring avant le match revanche reprogrammé, et la grande opportunité de Goodman s’est envolée.

Il n’a cependant pas eu à attendre longtemps pour obtenir une seconde chance, mais il fait désormais face au test le plus difficile de sa carrière.

Non seulement ce sera la première incursion de Goodman dans l’élite mondiale, mais il devra aussi monter de catégorie, passant des 122 livres directement à un combat contre ce qui est peut-être le poids plume le plus redoutable de la division.

Collins ne pense pas que Goodman soit suffisamment solide pour faire face à la puissance physique de Ball.

« Je ne pense pas qu’il le soit. Et puis, la vraie question, c’est sa résistance », a-t-il déclaré.

« Le fait qu’il se soit retiré deux fois du combat contre Inoue montre sans doute qu’il a vu les signes du dollar avec cette carte de la Riyadh Season ou peu importe. Je pense qu’on peut vraiment s’interroger sur sa durabilité, avec ses coupures au-dessus des yeux, tout ça venant des camps pour Inoue. »

Chaque fois que deux boxeurs de niveau mondial évoluent dans la même catégorie de poids et sous la même bannière promotionnelle, le plan habituel consiste à les faire progresser en parallèle… jusqu’au moment idéal où ils se croiseront.

Collins a révélé que l’idée d’un combat contre son compatriote de l’écurie Queensberry, Nick Ball, avait été évoquée pour la première fois plus tôt cette année.

« Je crois qu’il y a eu des discussions à un moment donné, et je pense que c’était une proposition de dernière minute », a-t-il déclaré.

« Évidemment, j’ai dit “oui”, mais je crois que c’est à ce moment-là qu’ils ont finalement opté pour TJ Doheny. Je pense que c’était à peu près à cette période-là, puis la date a changé, l’adversaire a changé, etc.

« C’était juste une de ces propositions qui flottent dans l’air. C’était juste une question qu’on nous a posée. Évidemment, on a dit oui. On adorerait ce combat. »

Le statut de Collins a évolué. Il serait toujours partant pour affronter Ball, mais l’idée de se rendre à Liverpool en dernière minute n’est plus une priorité.

Sa victoire contre McGregor et sa place de numéro 1 au classement WBC ont élargi ses perspectives. Il imagine désormais un scénario dans lequel il décroche le titre WBC avant d’affronter Ball sur un pied d’égalité.

« Là, on parle d’unification au plus haut niveau. Du genre Frampton - Quigg », a-t-il déclaré.

« Je pense qu’on est sur une trajectoire de collision depuis plusieurs années maintenant. J’espère que ça se fera à un moment donné. »

Le seul homme qui se dresse entre Collins et une chance pour le titre WBC est le champion intérimaire de l’organisation, Bruce ‘Shu Shu’ Carrington.

En juillet, le New-Yorkais a remporté la ceinture en dominant aux points le Namibien peu connu, Mateus Heita, sur douze rounds à sens unique.

Bien que Collins et Carrington soient tous deux impatients d’obtenir leur chance pour le titre mondial complet, la situation reste compliquée. Le champion WBC en titre, Stephen Fulton, est fortement pressenti pour monter en super-plumes, tandis que le vétéran mexicain Rey Vargas demeure « champion en congé » de la WBC, malgré son inactivité depuis mars 2024.

Collins sait que tant qu’il bat Lorente, un affrontement avec Carrington est presque inévitable. Reste à savoir si ce sera pour une demi-finale éliminatoire, un combat pour le titre vacant, ou un combat obligatoire si l’Américain est promu champion à part entière.

« Il a commencé à parler maintenant », a déclaré Collins.

« Tu sais quoi ? Il est numéro un sur ma liste. C’est lui que je veux. Je veux passer cet obstacle, puis aller le chercher. »

« Je n’ai pas été particulièrement impressionné par sa victoire pour le titre mondial intérimaire. Je n’ai jamais pensé que son adversaire était un phénomène, et pourtant il le touchait proprement, donc ce n’était pas une performance qui m’a vraiment bluffé. »

« Ce combat m’intéresserait clairement. »