Mary Spencer a connu une brillante carrière amateur avant de passer chez les professionnelles à 36 ans, en 2021.

Depuis, elle est en mission. Cependant, deux défaites en 10 rounds face à Femke Hermans – l’une par décision unanime, l’autre par décision majoritaire – espacées de 11 mois, ont menacé de compromettre ses plans.

Mais comme tout grand champion, elle s’est relevée et a trouvé le moyen de rebondir, remportant le titre intérimaire WBA des super-mi-moyens grâce à une victoire aux points sur Naomi Mannes en septembre dernier, avant d’être promue championne à part entière plus tôt cette année.

Aujourd’hui âgée de 40 ans, elle a défendu son titre devant son public et est désormais prête à affronter l’une des plus grandes stars de la boxe féminine, Mikaela Mayer, qui monte une nouvelle fois de catégorie pour être en tête d’affiche du gala de jeudi au Casino de Montréal..

Le combat a reçu un coup de pouce de dernière minute lorsque la nouvelle est tombée mardi : les titres mondiaux WBC et WBO vacants seront également en jeu pour la gagnante, en faisant ainsi une unification.

Le combat Spencer-Mayer, ainsi que certains affrontements de la sous-carte, seront diffusés sur punchinggrace.com et sur Top Rank Classics via la chaîne FAST Top Rank Classics, à partir de 20 h (heure de l’Est) / 17 h (heure du Pacifique).

« Je pense que c’est un rêve devenu réalité », a déclaré Spencer (10-2, 6 K.-O.) à The Ring. « Chaque fois que je la voyais combattre auparavant, je disais même : “J’aimerais affronter quelqu’un comme elle.” Je n’aurais jamais imaginé, même en un million d’années, me battre contre elle, surtout quand elle était en 135 livres, mais je suis ravie de l’affronter maintenant.

« C’est vraiment comme un immense cadeau : non seulement je combats Mikaela, mais je le fais ici, à la maison. Je n’en revenais pas quand on m’a proposé ce combat — c’est très excitant. »

Spencer, classée numéro 4 mondiale chez les super-mi-moyens par The Ring, est connue pour son agressivité et sa puissance, mais plus tôt cette année, elle a dû faire preuve de qualités techniques souvent sous-estimées en surclassant Ogleidis Suárez le 10 avril.

« J’ai dû bien boxer, j’avais la main droite cassée pendant 10 rounds », a-t-elle confirmé.

« Je suis entrée sur le ring avec la main droite fracturée. Tôt dans le combat, un coup de tête m’a cassé le nez. J’ai passé beaucoup d’épreuves dans ce combat, et la plupart des gens ne s’en sont pas rendu compte. Non seulement j’ai boxé sans me fatiguer — ce qui n’est pas toujours le cas — mais j’ai boxé et bougé derrière mon jab par nécessité, tout en supportant un nez cassé et le sang qui coulait sur mon visage sans jamais m’écarter du plan."

« Pour moi, beaucoup de gens pourraient se dire : “OK, 10 rounds contre Suárez”, mais je sais que j’ai coché beaucoup de cases dans ce combat. Je me sens en confiance pour le prochain, après avoir eu celui-là comme préparation, et j’ai vraiment hâte d’y être. »

Spencer a subi une opération de la main cassée quelques jours après le combat et se sent aujourd’hui en pleine forme.

« J’ai eu suffisamment de temps pour qu’elle guérisse, pour la rééduquer, et je suis impatiente de m’en servir dans ce combat, » a-t-elle poursuivi. « Elle était fracturée et déplacée lors de mon dernier combat, mais je l’ai quand même utilisée. Même si elle était encore un peu fragile, je vais me servir de ma main droite. »

Affronter une boxeuse du calibre de Mayer offre à Spencer l’occasion de marquer les esprits.

« C’est certain, parce que beaucoup de gens ne regardent que la notoriété d’une boxeuse ou les titres accolés à son nom — championne du monde dans deux catégories, etc. — mais moi, je ne vois pas les choses comme ça, » a-t-elle expliqué. « Je regarde les compétences, les adversaires battues. Si les gens veulent voir Mikaela comme une grande star et un test pour moi, c’est parfait — j’ai hâte de passer ce test. »

Spencer est concentrée et prête pour un affrontement spectaculaire.

« Je pense que son atout numéro un, c’est son courage et sa détermination, » a-t-elle dit. « J’aime ce qu’elle fait pour la boxe féminine : elle affronte tout le monde, elle provoque des combats, elle rend ça excitant pour les fans — même avec un peu de trash talk. Je ne pense pas que ce sera à son avantage si elle aborde le combat de cette manière contre moi, mais j’apprécie qu’elle le fasse.

« Elle enchaîne bien ses coups, elle possède tout l’arsenal de frappes qu’on peut imaginer, mais je ne suis pas impressionnée par certains aspects que je ne trouve pas décisifs. C’est une boxeuse plus petite qui monte de catégorie. Si elle avait plus d’explosivité et de vitesse, ce serait peut-être à surveiller, mais je trouve qu’elle boxe comme une grande alors qu’elle n’en est pas une — ça va être un combat amusant. »

Mayer, classée numéro 1 mondiale chez les poids welters par The Ring, a elle aussi brillé chez les amateurs et a représenté les États-Unis aux Jeux olympiques de Rio en 2016.

Elle a gravi les échelons avant de remporter le titre mondial WBO des super-plumes en octobre 2020, en battant Ewa Brodnicka aux points après 10 rounds. À 35 ans, elle a ensuite ajouté les ceintures The Ring et IBF en dominant Maïva Hamadouche en novembre 2021.

Mayer (21-2, 5 K.-O.) a ensuite échoué de justesse face à la détentrice du titre WBC, Alycia Baumgardner, s’inclinant par décision partagée lors d’une nouvelle unification.

Imperturbable, elle est revenue avec deux victoires avant de perdre une autre décision partagée, cette fois contre Natasha Jonas, pour le titre IBF des poids welters.

Depuis, Mayer a détrôné puis défendu la ceinture WBO des poids welters au terme d’une série de deux combats palpitants contre Sandy Ryan, qui s’est conclue fin mars.

Les questions et/ou commentaires peuvent être envoyés à Anson à l’adresse elraincoat@live.co.uk, et vous pouvez le suivre sur X @AnsonWainwr1ght.

Anson est membre du panel de classement de l’EBU (Union Européenne de Boxe) et fait partie des votants officiels du Temple international de la renommée de la boxe (IBHOF)