Parfois, une défaite lors de la première montée significative en niveau de compétition peut être la meilleure chose qui puisse arriver dans la carrière d’un boxeur.

Canelo Álvarez a atteint une autre dimension après sa défaite par décision unanime contre Floyd Mayweather le 14 septembre 2013. Il a ensuite enchaîné 16 combats sans défaite, remportant des titres chez les super-welters, les moyens, les super-moyens et les mi-lourds, consolidant ainsi sa place parmi les meilleurs boxeurs de son époque. Cette ascension n’aurait probablement pas été possible sans les leçons tirées de ses 12 rounds contre Mayweather.

Aujourd’hui, Edgar Berlanga espère que les leçons tirées de sa défaite contre Canelo lui seront bénéfiques alors qu’il cherche à s’imposer comme l’un des meilleurs boxeurs chez les super-moyens (168 livres).

Berlanga (23-1, 18 K.-O.) affrontera Hamzah Sheeraz dans un combat éliminatoire pour le titre WBC des super-moyens, le 12 juillet, en tête d’affiche du gala « Ring III » organisé par The Ring en pay-per-view, au stade Louis Armstrong dans le Queens, à New York, diffusé sur DAZN PPV. Bien qu’il ait perdu son « 0 », la confiance et l’état d’esprit de Berlanga ont grimpé après sa prestation contre Canelo — exactement neuf ans après la défaite de ce dernier contre Mayweather.

« Ma confiance est à un autre niveau désormais », a confié Berlanga à The Ring avant sa victoire contre Jonathan Gonzalez-Ortiz, le 15 mars. « J’ai l’impression d’être passé du collège à l’université en une nuit. Ça a changé la donne pour moi. »

Les premiers rounds de son combat contre Canelo (63-2-2, 39 K.-O.) pour le titre incontesté des super-moyens ont illustré le saut de niveau qu’il venait de faire, comme il le décrit lui-même, en passant directement du collège à l’université. Canelo contrôlait totalement les échanges et a envoyé Berlanga au tapis d’un crochet gauche net au troisième round.

Canelo a continué de dominer, mais Berlanga a commencé à montrer des signes de progression au fil des rounds. Il a su tenir tête à son adversaire sans reculer ni perdre ses moyens, même lorsque le combat est devenu plus rugueux et physique.

Au final, ces signes d’amélioration n’ont pas suffi à changer le cours du combat. Canelo a dominé les échanges avec 201 coups portés contre 119 pour Berlanga, et 133 coups puissants contre 65, remportant le combat par 118-109 à deux reprises et 117-110 sur les cartes des juges.

Mais malgré l’écart au score, le boxeur originaire de Brooklyn, âgé de 28 ans, a pu tirer des enseignements positifs de la seconde moitié du combat. Sur ses 119 coups réussis, 82 ont été portés après le cinquième round, avec une moyenne de près de 12 coups réussis par round sur les sept derniers.

Parmi ceux qui ont remarqué les progrès de Berlanga, on retrouve l’entraîneur Stephen « Breadman » Edwards. Ce dernier, qui entraîne également Caleb Plant, Julian Williams et Kyrone Davis, a été impressionné par l’évolution de Berlanga au fil du combat.

« Je trouve qu’il s’est bien comporté, surtout dans la seconde moitié du combat », a déclaré Breadman à The Ring. « On pouvait le voir progresser au fil des rounds et il ne s’est pas effondré. C’est toujours positif, même dans une défaite. C’était une expérience très formatrice. On pouvait presque le voir grandir sur le ring. Il est passé d’un boxeur dépassé à quelqu’un qui se disait : “Je peux rivaliser à ce niveau.” »

« Sa confiance a grandi pendant ce combat. Qu’il l’admette ou non, c’est une chose de croire qu’on peut être compétitif à un certain niveau, mais c’en est une autre de le démontrer concrètement. Je pense que c’est pour cela qu’il était si satisfait après le combat — il s’est dit qu’il pouvait avoir du succès, même s’il n’a pas gagné. »

Dans le seul combat disputé depuis sa défaite contre Canelo, Berlanga a mis KO un adversaire dépassé, Gonzalez-Ortiz, signant son 17ᵉ arrêt au premier round.

L’application des leçons tirées de la défaite face à Canelo sera cruciale pour les chances de Berlanga face à Sheeraz (21-0-1, 17 K.-O.). Sheeraz, qui mesure 1,91 m, est sans doute le deuxième meilleur adversaire que Berlanga ait affronté. Il avait enchaîné 15 victoires par arrêt avant de faire match nul avec Carlos Adames le 22 février, lors de son dernier combat chez les poids moyens, avant de monter chez les super-moyens pour affronter Berlanga.

Le commentateur légendaire Jim Lampley estime également que les enseignements tirés du combat contre Canelo pourraient faire la différence contre Sheeraz.

« C’était comme s’il avait sauté sa dernière année de lycée pour aller directement affronter le professeur », a confié Lampley à The Ring. « Il y avait un écart immense en termes d’expérience, de sophistication, de nuances… Il y a très peu de boxeurs au monde dont on peut autant apprendre en les affrontant que Canelo. Il faut donc espérer, pour Berlanga, qu’il a bien observé. Qu’il a saisi toutes les différences entre lui et Canelo, et qu’il apporte plus de technique et de maturité sur le ring face à Sheeraz. »

« Sheeraz est un contre-attaquant britannique de grande taille. Il n’a probablement jamais affronté quelqu’un qui ressemble de près ou de loin à Canelo Álvarez. Donc l’élément clé avant ce combat, c’est : “OK, Berlanga a subi la défaite attendue contre Álvarez. Mais qu’en a-t-il appris ?” »