La mission d’Erickson Lubin était claire lorsqu’il est remonté sur le ring pour la première fois après avoir été mis KO d’un seul coup par Jermell Charlo.
Résilient,
Lubin savait qu’il devait rassurer les critiques après cette défaite dévastatrice face à un champion invaincu des super-welters, en octobre 2017 au Barclays Center de Brooklyn. Plus encore, il devait effacer les doutes laissés dans son propre esprit au moment d’affronter le vétéran mexicain Silverio Ortiz.
Le gaucher puissant originaire d’Orlando, en Floride, a arrêté Ortiz au quatrième round lors de leur combat d’avril 2018 à El Paso, au Texas. Cinq ans plus tard, Lubin a dû surmonter des démons similaires après une guerre brutale contre
Sebastian Fundora, qui l’a arrêté au neuvième round en avril 2022 à Las Vegas.
Lubin a ensuite battu Luis Arias par arrêt technique en juin 2023 à Minneapolis, s’imposant de nouveau comme un sérieux prétendant chez les super-welters.
Avoir surmonté ces deux défaites potentiellement destructrices a permis à Lubin de ressentir de l’empathie pour
Devin Haney, qui disputait son premier combat après avoir été mis au tapis à trois reprises par Ryan Garcia, 53 semaines auparavant au Barclays Center. Haney (32-0, 15 KO, 1 NC), ancien champion incontesté des poids légers, a largement dominé Jose Ramirez (29-3, 18 KO) aux points. Pourtant, sa réticence à prendre des risques a frustré les fans lors de ce combat
en 12 rounds en welter, le 2 mai à Times Square.Lubin, 29 ans,
qui affrontera Ardreal Holmes dans un combat éliminatoire IBF ce samedi soir, est convaincu que Haney montrera un tout autre visage lors de son prochain combat.
« Devin doit simplement se rappeler à quel point il est talentueux, et ne jamais l’oublier, » a confié Lubin à The Ring.
« Il se demande peut-être s’il a un menton solide, ou ce qu’il se passerait s’il prend un coup. Je suis déjà passé par là mentalement. J'avais ces pensées aussi. Mais ça finit par disparaître. Ça s’efface avec une bonne préparation, du sparring face à des styles variés, et surtout en croyant en soi.
Quand je monte sur le ring, j’y vais avec une foi totale en mes capacités. Peu importe ce qu’on me dit, je crois en moi. Je ne doute jamais de ma victoire. La seule question, c’est comment je vais gagner. Et Haney va s’en sortir. Il va rebondir. Il doit juste rester concentré, croire en lui, croire en sa résistance, et s’en souvenir. »
Lubin préférerait oublier ce qu’il a vu le 2 mai, tout comme la majorité des spectateurs du Haney-Ramirez ou de la prestation décevante de Ryan Garcia, battu aux points par Rolando “Rolly” Romero ce soir-là. Il comprend néanmoins la pression financière qui pesait sur les deux boxeurs, leur lucratif match revanche étant en jeu.
« Je pense que les deux ont joué la prudence, » estime Lubin.
« Devin, c’est mon gars, donc je ne veux pas que ça paraisse comme si je le critiquais. Mais je pense qu’ils ont tous deux été très prudents pour sécuriser leur deuxième combat. Et ça a fini par ennuyer les fans. Devin a beaucoup bougé, a beaucoup boxé, mais il y a eu peu de coups échangés. Ryan, lui, a été trop prudent, puis il s’est fait toucher, et il a fini par abandonner, par cesser de chercher la victoire.
Franchement, ils doivent revoir leur stratégie et affronter leurs démons intérieurs. Ce sport, c’est un vrai combat de gladiateurs. Après une victoire ou une défaite, et peu importe ce qui se passe dans la vie en dehors du ring, il faut savoir répondre présent au moment venu. »
On ne sait pas encore si Garcia (24-2, 20 KO, 1 NC) et Haney s’affronteront bel et bien ensuite, bien qu’ils aient signé un contrat pour une revanche avant de participer
à la carte FATAL FURY: City of the Wolves le 2 mai.
Lubin, de son côté, tentera samedi soir de devenir l’aspirant n°1 à la ceinture IBF de la catégorie, actuellement détenue par Bakhram Murtazaliev (23-0, 17 KO). Le combat de 12 rounds entre Lubin (26-2, 18 KO) et Holmes (17-0, 6 KO), originaire de Flint (Michigan), sera le combat principal d’un gala retransmis en direct sur la chaîne YouTube de ProBox TV à partir de 18h30 (heure de New York)
Keith Idec est rédacteur principal et chroniqueur pour The Ring. Il est joignable sur X à l’adresse @
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