Des conférences de presse à Las Vegas et Los Angeles aux séances d’entraînement à la salle Wild Card, The Ring a suivi de très près la campagne de retour de Manny Pacquiao, alors qu’il se prépare à mettre fin à quatre ans de retraite, ce samedi, à 46 ans, contre le champion WBC des poids welters Mario Barrios.

Pour avoir une meilleure idée de la façon dont l’icône du Hall of Fame se prépare dans son camp d'entraînement, nous avons rencontré Sean Gibbons, directeur des opérations de Manny Pacquiao Promotions et bras droit du boxeur philippin depuis 2018.

Ce qui suit est un témoignage de Sean Gibbons, édité pour des raisons de longueur et de clarté.

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La "Pac-Man-mania" est de retour, les amis !

Nous sommes en train d’assister à un moment historique sous nos yeux. On voit un homme tenter de faire quelque chose qui n’a jamais été accompli dans l’histoire de la boxe chez les 147 livres. Si Manny Pacquiao bat Mario Barrios, ce sera l’une des plus grandes victoires de tous les temps.

Il y a tellement d’intrigue autour de ce combat. C’est comme si on allait à un spectacle de magie, en attendant que Manny sorte un lapin de son chapeau ou fasse disparaître une voiture. On retient tous notre souffle, en attendant que la cloche du premier round sonne, pour voir comment il va gérer Barrios.

Manny avait été enterré trop vite après sa défaite contre Jeff Horn en Australie, en 2017. Mais il s’est ressuscité avec des victoires contre Lucas Matthysse en 2018, puis Adrien Broner et Keith Thurman en 2019, avant de perdre contre Yordenis Ugas en 2021. Aujourd’hui, il est prêt pour une nouvelle résurrection.

Ce dernier combat contre Ugas avait laissé tout le monde abattu, car il a perdu et pris sa retraite. Mais même à la retraite, il n’a jamais perdu cette flamme intérieure, ce désir de boxer. Il n’avait pas vraiment tourné la page. Et aujourd’hui, il est prêt à y retourner.

Le Manny qui avait 38, 40 ou 42 ans, c’était un boxeur actif. Il combattait régulièrement. Le premier round contre Barrios sera très révélateur, tout comme celui contre Thurman, où Manny l’a mis au tapis d’entrée et a ensuite remporté la décision. Même dans le combat contre Ugas, il était performant jusqu’au huitième round.

Si Manny a toujours l’endurance, je pense qu’il bat Barrios facilement.

Il est meilleur, plus complet, et il a la puissance pour faire la différence.

Quand l’opportunité de combattre Barrios s’est présentée, il l’a saisie.

Au début du camp, il était un peu lent, le temps de se débarrasser du décalage horaire et de la rouille accumulée. Ces quatre dernières années, il ne s’entraînait plus vraiment, à part jouer au basket, au badminton et faire quelques combats d’exhibition.

Mais au fil des semaines, j’ai vu un vrai changement de rythme.

Juste après son intronisation au Hall of Fame international début juin, il est passé à un autre niveau. À la quatrième semaine du camp, j’ai retrouvé le Pacquiao que j’avais vu lors de la préparation contre Thurman. Et depuis, j’évalue ce que je vois en me basant sur ses deux derniers vrais combats.

Le camp d'entraînement a été une expérience incroyable. C’est excitant rien que d’être dans l’ambiance. C’est comme un saut dans le temps. On dirait qu’on est tombé du ciel, et que quatre ans sont passés comme quarante minutes. Je dois me pincer pour y croire, on dirait qu’on vit dans un monde de rêve.

Les gens veulent être autour de lui. Les gens veulent le voir. Des boxeurs comme Teofimo Lopez, Vergil Ortiz, Emiliano Vargas, Shane Mosley, l’icône du MMA Cris Cyborg, la star de la NFL Cam Bynum, des policiers, des pompiers – vous les nommez – tous sont venus rendre hommage à la légende vivante et l’ont rejoint pour ses entraînements publics et ses courses à Griffith Park.

Il montre aussi l’exemple aux boxeurs philippins qui sont avec lui comme Mark Magsayo, Jerwin Ancajas, Eumir Marcial et Carl Martin. Ils vivent le rêve d’être à ses côtés, de s’entraîner avec lui et de combattre à ses côtés.

Manny a été intelligent et stratégique au fil des jours. Il sait mieux que quiconque à quel moment il doit prendre un jour de repos.

La vitesse de ses poings et sa puissance sont toujours là, les angles sont là, et il travaille plus dur maintenant qu’il ne le faisait pour Thurman et Ugas. Les entraîneurs Freddie Roach et Buboy Fernandez vous le diront aussi : ils doivent l’arrêter et le ralentir.

Son partenaire de sparring Saul Bustos, un welterweight de classe mondiale, m’a dit : « Je ne vois pas les coups de Manny arriver. »

Pacquiao est la meilleure version possible d’un homme de 46 ans. On ne sait pas vraiment, car il n’y a pas de modèle, pas de précédent. On ne sait pas exactement ce qu’on obtiendra le soir du combat. Mais je vois les éclairs de génie.

Le cœur, la détermination et le désir de gagner, c’est le Manny Pacquiao de 20 ans. Mentalement, c’est toujours le même tueur, le même gagnant. C’est Michael Jordan. C’est Kobe Bryant. C’est Tom Brady. Il affronte Barrios, et aussi le Temps. Il va falloir qu’il mette le Temps à sa place dès le début du combat.

J’aime ce vieux dicton : les plus grands, les Hall of Famers, 75 % de Pacquiao battent 100 % de Barrios. C’est très possible. Je pense que Barrios va devoir observer un peu pour comprendre ce que Manny a encore dans les jambes.

La réaction dans un vrai combat est différente du sparring, des pattes d’ours et des exercices. On ne saura pas exactement ce qu’il va se passer avant le combat. Si j’avais vu quelque chose que je n’aimais pas ces dernières semaines, je serais nerveux. Mais ce que j’ai vu, c’est du Manny Pacquiao vintage à l’entraînement.

Aucun manque de respect envers Barrios. Ce gars-là est un monstre. Il semble être en forme incroyable et il vient pour en découdre. Ce qui intrigue tout le monde dans l’industrie, c’est que Barrios vient vraiment pour se battre. Ce n’est pas un remplaçant de dernière minute comme Ugas, qui s’est enfermé dans une garde cubaine. Barrios est là, en face de toi, et il est prenable. C’est pour ça que les gens sont excités et donnent une chance à Pacquiao, même s’il est outsider chez les bookmakers.

Quant à la suite, si Pacquiao bat Barrios, si vous regardez qui est la plus grosse attraction de la boxe américaine, celui qui remplit le plus d’arènes, c’est Gervonta Davis.

Gervonta pousse les bons boutons et est devenu un nom familier de bien des façons. Pacquiao et Davis se matchent très bien. Pour la première fois depuis longtemps, Manny serait en fait un boxeur plus grand et plus massif que son adversaire. C’est le rêve. Nous avons été proches à un moment donné de combattre Davis. On en parlait, mais on n’a pas réussi à s’entendre sur quelques points, et le timing ne s’est pas aligné.

Si Manny bat Barrios et que Davis bat Lamont Roach lors de leur revanche, je pense que ce sera le combat. Le public serait vraiment intrigué. Avant que Manny ne combatte Barrios, on ne pouvait pas vendre ça autant parce que tout le monde disait que Gervonta est une bête, mais Gervonta a été un peu exposé et a passé une mauvaise soirée contre Roach, et son aura en a pris un coup. Si Manny montre son génie contre Barrios, ils achèteront un combat contre Tank sans hésiter.

Une fois que Manny obtiendra le titre WBC des 147 livres, ce serait un super cadeau pour son 47e anniversaire de faire le combat en décembre. Mais tout commence le 19 juillet contre Mario Barrios.

Viva Manny Pacquiao !

Manouk Akopyan est le rédacteur en chef de The Ring. Suivez-le sur X et Instagram : @ManoukAkopyan.