Soo-Hwan Hong, originaire de Corée du Sud, a remporté des titres mondiaux dans les catégories poids coqs et super-coqs au cours du milieu et de la fin des années 1970.

Hong, le quatrième d’une fratrie de huit enfants, est né dans la capitale, Séoul, le 26 mai 1950.

« Je venais d’une famille ni riche ni pauvre », a déclaré Hong à The Ring via Loren Goodman. « Mon père possédait une petite mine de charbon. »

Son père l’emmena à la salle de boxe, mais décéda lorsqu’il avait 14 ans, restant néanmoins une grande influence.

« Chaque fois que je voyais une affiche de boxe, je pensais à lui », a-t-il raconté. « Quand j’avais 15 ans, j’ai vu la revanche entre Floyd Patterson et Ingemar Johansson. Il [Patterson] a été le premier à récupérer le titre des poids lourds, et ça m’a émerveillé. »

Après le lycée, il disputa deux combats amateurs — qu’il perdit tous les deux — et décida que son style était mieux adapté au rang professionnel. Il fit ses débuts sous l’œil attentif de l’ancien professionnel Junho Kim, en mai 1969.

« On pourrait dire que c’était une décision locale », a-t-il déclaré à propos du combat, déclaré nul après quatre rounds. « Ma bourse était de 4 000 [équivalent à environ 115 $ aujourd’hui]. »

Hong surmonta une première défaite pour battre Jungho Moon et remporter le titre national en septembre 1971. Il effectua trois défenses avant de décrocher le titre asiatique et pacifique l’année suivante.

Hong consolida ses titres avant de se rendre en Afrique du Sud pour affronter Arnold Taylor, détenteur du titre Ring et WBA des 118 livres, en juillet 1974.

Fait intéressant, il reçut quelques conseils de l’ancien entraîneur de Taylor, qui se rendit à son hôtel.

« Il m’a dit : ‘Si tu bouges de gauche à droite et que tu bouges ta tête, tu peux battre Arnold Taylor’ », se souvient-il. « J’étais tellement affamé. Je me suis dit : si je perds ce combat, ce sera le dernier. Dans cet état d’esprit, je ne pouvais pas perdre. Arnold avait un direct du gauche puissant et un droit solide, mais j’ai suivi ses conseils et ça a marché. »

Lorsque son vieil adversaire Moon fut blessé et plongé dans le coma, le nouveau statut de Hong lui permit d’aider son ancien rival.

« Après avoir remporté le titre mondial, Park Chunghee (président de la Corée de 1962 à 1979) m’a donné deux millions », dit-il. « J’ai donné la moitié à Moon. »

Après une défense à domicile, l’attrait d’une grosse bourse était trop tentant et il affronta le boxeur invaincu et redoutable frappeur Alfonso Zamora au Forum d’Inglewood, en mars 1975.

« Ils m’ont proposé 80 000 $. Pourquoi pas ? À l’époque, c’était énorme [équivalent à environ 480 000 $ US en 2025].

« J’ai eu des difficultés à Los Angeles. Zamora avait 18 combats, 18 K.-O., mais à l’époque il n’était pas si bon. J’ai pu le contrôler, alors pourquoi me suis-je fait mettre KO au quatrième round ? Mauvais environnement : problèmes d’entraîneur, manager, l’armée. Mon entraîneur de longue date, Junho Kim, avait été expulsé par la Korea Boxing Commission, beaucoup de problèmes. »

Hong revint rapidement et le promoteur Don Fraser lui promit une revanche, à condition qu’il batte Orlando Amores.

« Je me mettais au défi », se souvient-il. « Amores était rapide, mais au huitième ou neuvième round, je l’ai rattrapé, et il n’avait pas une bonne endurance. »

Il resta actif, notamment en battant l’ancien champion des poids mouches Venice Borkhorsor, et son équipe fit venir Zamora en Corée du Sud en octobre 1976.

« Chaque fois qu’Alfonso Zamora combattait contre moi, il avait de la chance », dit Hong, stoppé au 12ᵉ round de leur combat prévu sur 15 rounds.

« Parce que j’avais changé mes chaussures de boxe dans le ring. Elles étaient petites, les semelles glissantes. Chaque fois que j’utilisais mon jeu de jambes, je me coinçais le gros orteil — c’était mon handicap pour ce combat. »

Le Sud-Coréen monta ensuite en catégorie, affrontant Hector Carrasquilla pour le tout premier titre WBA des 122 livres lors d’un affrontement spectaculaire en novembre 1977.

« Il avait un direct du gauche vif, son coup de poing était comme un pistolet, rapide, très fort, et le sol était glissant », a-t-il raconté.

« Je suis tombé quatre fois [au 2ᵉ round], mais l’arbitre m’a donné une seconde chance. Les règles avaient été modifiées juste avant le combat, plus de règle des trois knockdowns.

« À ce moment-là, le peuple coréen — presque tous les fans — a éteint la télévision après les quatre chutes. Puis ils l’ont rallumée, et j’ai gagné. Ils ont diffusé ce combat en replay 27 fois en une seule journée à la maison. C’est encore un record de rediffusion pour le sport ici. »

Il perdit son titre après une autre stoppage au 12ᵉ round, cette fois contre Ricardo Cardona en mai 1978.

Il ne disputa plus qu’un seul combat contre l’ancien champion WBC des 122 livres, Dong Kyun Yum, qui se termina sur un match nul après 10 rounds.

« Je n’ai aucun regret — j’ai fait du bon travail en tant que boxeur », a-t-il déclaré fièrement. « Le peuple coréen nous traite comme des rois. Tout le monde me dit bonjour et me salue. »

Après sa retraite de la boxe, Hong, aujourd’hui âgé de 75 ans, a vécu à Las Vegas avec sa femme, qui chantait autrefois à l’hôtel Flamingo. Ils ont également vécu en Alaska et à Los Angeles avant de s’installer à Uiwang, en Corée du Sud. Le couple a deux enfants et deux petits-enfants.

Il a pris le temps, avec beaucoup de gentillesse, de parler à The Ring des meilleurs boxeurs qu’il ait affrontés dans 10 catégories clés.

Alfonso Zamora : « Il lançait son direct du gauche tout en se tournant en même temps. Peu de gens peuvent faire ça. Ça m’a compliqué la vie. »

Venice Borkhorsor : « Un gaucher, un peu comme Manny Pacquiao. Vraiment, vraiment rapide. Je ne pouvais même pas l’attraper. Je n’ai réussi à le mettre à terre qu’une seule fois, et c’est ainsi que j’ai gagné. »

Zamora : « Il était médaillé d’argent aux Jeux olympiques de Munich. Ses déplacements amateurs — avancer, reculer, avancer, reculer — et en même temps te frapper avec son direct du gauche. Il était fort. »

Orlando Amores : « Nous nous sommes mis à terre mutuellement au premier round. Je me suis retrouvé sur le tapis et j’ai pensé : ‘Oh, je suis KO.’ Puis j’ai levé les yeux et lui aussi était à terre. Nous nous étions mis KO simultanément. Vous auriez dû le voir travailler au sac de vitesse. Il avait une vitesse incroyable. »

Shigeyoshi Oki : « Il était intelligent. Je l’aimais bien. »

Zamora : « Il s’entraînait en coupant des arbres dans les montagnes. Sa taille était donc plus épaisse que celle de n’importe quel autre poids coq. Une force du tronc incroyable. Mes épaules étaient plus larges, mais sa taille était 1,5 fois plus épaisse que la mienne. »

Berkrerk Chartvanchai : « Je le frappais à chaque round, mais il ne tombait jamais. »

Zamora : « Les coups de Carrasquilla faisaient mal, mais ceux de Saloma et surtout de Zamora étaient plus lourds. Zamora savait mettre son poids dans son coup. »

Orlando Amores : « Il frappait le sac de vitesse tellement vite — comme un jouet. Il pouvait tout contrôler. Amores avait de la précision et était meilleur que moi. »

Zamora : « Un excellent frappeur, et son timing était parfait. »