LONDRES – Lorsque Chris Eubank Jr. et Conor Benn se sont affrontés pour la première fois en avril, un jeune boxeur amateur de 21 ans originaire de Morecambe, nommé Alex MacMillan, s’est installé parmi la foule au Tottenham Hotspur Stadium.

Six mois plus tard, il est devenu l’un des principaux partenaires d’entraînement d’Eubank en vue de leur revanche très attendue samedi, et il s’entraîne désormais sous la direction de Josh Pritchard au McGuigan’s Gym, le tout grâce à un simple message Instagram envoyé sur un coup de tête.

« En gros, j’ai simplement envoyé un message à Josh un jour », raconte MacMillan à The Ring.

« Après mon dernier combat amateur, je me suis dit : ‘Bon, c’est décidé, je passe pro.’ Tout ce que je voulais, c’était acquérir de l’expérience en affrontant des boxeurs professionnels, c’est pour ça que je lui ai écrit. Il m’a répondu et on a convenu d’un jour. »

Bien que la démarche se soit faite sans accroc, les choses ont rapidement mal tourné lorsqu’il a entrepris le trajet de 400 kilomètres reliant Morecambe à l’est de Londres.

« Je suis parti ce matin-là à 5 heures », se souvient MacMillan.

« Le sparring devait commencer à 11 heures. Mais deux heures après le départ, quelque part près de Birmingham, paf, le pneu éclate. Je me suis rangé et j’ai dû faire appel à une dépanneuse. Au garage, ils m’ont dit que ça prendrait trois heures, mais je ne voulais pas rater la séance, alors ma copine et moi avons laissé la voiture et pris le train pour descendre à Londres.

« Je suis arrivé avec deux heures de retard, en pensant que tout le monde serait déjà parti, mais Josh était encore là. J’ai enfilé mon équipement en vitesse et je suis monté sur le ring à froid et le ventre vide. Mais je n’avais peur de rien. Je me suis dit : ‘J’ai fait tout ce chemin, il faut que je sois à la hauteur,’ et c’est ce que j’ai fait. »

MacMillan a tellement impressionné face aux professionnels Lee Cutler et John Joe Carrigan, deux boxeurs de la catégorie super-welters, qu’il a reçu une invitation pour passer professionnel sous la bannière du McGuigan’s Gym.

« Shane et Josh me regardaient en se demandant : “C’est qui ce gamin ?” », raconte MacMillan.

« J’ai été invité à redescendre quelques semaines plus tard pour refaire du sparring, puis j’ai fait un peu d’entraînement avec Josh. Je lui ai dit que je voulais devenir professionnel, et à partir de là, on a tout organisé.

« Je leur ai parlé de ce qui s’était passé avec la voiture, et Shane a dit que ça aurait pu être un moment décisif dans ma carrière. Imagine si j’étais resté là-bas à attendre et que je n’étais jamais descendu. Au final, j’ai laissé la voiture là pendant environ trois semaines avant de la récupérer. »

Après quelques mois, MacMillan est devenu un membre apprécié du gymnase, qui abrite des champions du monde tels que Caroline Dubois et Ellie Scotney, ainsi que Chris Billam-Smith, ancien champion WBO des poids lourds-légers.

C’est le terrain idéal pour un jeune boxeur qui s’apprête à faire ses débuts le 29 novembre au Blackpool Winter Gardens.

Mais c’est un voyage à Dubaï qui a permis à MacMillan de se tester dans un tout nouveau contexte.

« J’étais juste en train de prendre mon petit-déjeuner un dimanche quand Josh m’a appelé », raconte-t-il.

« Il m’a dit : “Tu veux prendre l’avion pour Dubaï et faire du sparring avec Eubank Jr. pendant dix jours ?” Je pensais que c’était une blague, mais non, c’était sérieux. Et avant même de m’en rendre compte, on était à Dubaï en train de s’échauffer pour le sparring. C’était une expérience incroyable. »

En plus de son séjour à Dubaï, Eubank a ensuite invité MacMillan à rejoindre son camp d’entraînement à Londres pour les dernières étapes de sa préparation.

En fait, c’est le welterweight de Morecambe qui se trouvait dans le coin opposé lors du dernier sparring d’Eubank avant le combat.

« Être aux côtés de quelqu’un comme Eubank, c’est excellent pour moi à ce stade précoce de ma carrière », ajoute MacMillan.

« Le plus important, c’est de me mesurer à lui et de montrer que je peux tenir tête à un boxeur plus grand. Et je ne me suis pas senti dépassé. Quand je suis entré et que je l’ai vu, je me suis dit : “Waouh, c’est Eubank.” C’est fou de penser qu’en avril, j’étais dans les tribunes à Tottenham pour le voir battre Benn, et que maintenant je fais du sparring avec lui à Dubaï.

« Mais une fois sur le ring, j’ai basculé dans le mode combat : c’était le moment d’y aller. J’ai fait de très bonnes reprises, j’ai bien travaillé et je suis reparti avec énormément d’expérience. Il me donnait des conseils — il m’a dit que j’avais une bonne pression, une bonne sélection de coups, de bons coups au corps, mais qu’il fallait que je sois plus solide en défense. C’était génial d’entendre ça de sa part, et ça m’a donné beaucoup de confiance avant mes débuts et pour la suite. »

Alors, que réserve l’avenir à “The Villain” MacMillan ?

L’ambition ne manque certainement pas chez celui qui, un jour, a simplement envoyé un message Instagram à l’un des gymnases les plus prestigieux du pays.

« Mon rêve, c’est d’abord de devenir champion britannique », confie MacMillan.

« Ce sera pour mon oncle Andrew. Il était boxeur amateur, mais il a été diagnostiqué avec une maladie qui l’a empêché de continuer, donc je veux le faire pour lui. Mais je veux aussi faire connaître mon nom, grimper dans les catégories et devenir un champion du monde incontesté multi-catégories. Je crois vraiment que je vais aller jusqu’au bout et devenir un grand nom de la boxe.

« Je vis mon rêve en ce moment, et être entouré de ces champions me pousse encore plus loin. Ma philosophie, c’est : si je suis entouré de six champions, je serai le septième. Et après tout ce qu’il m’a fallu pour arriver ici, je me dis que tout est possible. »