Les opportunités peuvent frapper aux portes les plus inattendues.

Son Excellence Turki Alalshikh a récemment exprimé son désir d’offrir à de jeunes boxeurs affamés la chance de combattre en sous-carte du méga-combat chez les super-moyens entre la légende mexicaine Saul "Canelo" Alvarez et l’invaincu superstar pound-for-pound Terence Crawford, prévu à Las Vegas le 12 septembre.

Quelques jours plus tard, Alalshikh a publié sur les réseaux sociaux une photo du Liverpuldien invaincu Mikie Tallon aux côtés de son entraîneur Joe Gallagher, affirmant vouloir voir le jeune boxeur des poids mi-mouches participer au gala dans deux mois.

Âgé de 20 ans, Tallon était en pleine préparation pour un combat de six rounds dans sa ville natale lorsqu’il s’est soudainement retrouvé lié à une place sur la plus grande affiche de l’année.

Même si Tallon (8-0, 1 KO) a une échéance importante ce vendredi soir face au vétéran Jake Pollard, qui affiche 93 combats à son actif, il avoue s’être laissé aller à imaginer une entrée dans l’imposant Allegiant Stadium.

« C’est une opportunité que je saisirais à deux mains », a confié Tallon à The Ring. « Je sais autant que tout le monde pour l’instant.

« J’espère que si Son Excellence me sélectionne pour le gala, je pourrai faire connaître mon nom de ce côté du monde et commencer à être mentionné aux côtés de ces grands noms. »

Gallagher a forgé Tallon en l’exposant à un régime constant : certains des boxeurs les plus techniquement accomplis et dangereux de l’histoire du sport.

Tallon pense que les gens ont tendance à compliquer excessivement la boxe et adhère pleinement à la philosophie de l’ancien entraîneur de l’année du Ring Magazine.

« Pas seulement sur le ring, mais aussi en dehors. Je crois que les gens essaient souvent de rendre les choses trop compliquées, d’aller trop loin. Quand on regarde toutes les légendes d’autrefois, c’est simplement parce qu’elles maîtrisaient parfaitement les bases qu’elles sont devenues de grands champions », a-t-il expliqué.

« Joe veut simplement que j’apprenne les fondamentaux, puis que je les maîtrise. Il m’envoie souvent des petites vidéos de Naoya Inoue et Don Curry. Joe a déjà dit dans plusieurs interviews qu’il me compare à des combattants comme Erik Morales et Ricardo Lopez, donc ce sont eux que j’ai le plus regardés depuis que j’ai rejoint la salle. »

Des boxeurs comme Inoue, Curry, Morales et Lopez étaient techniquement excellents, mais aussi d’un courage de fer sur le ring.

Le mois dernier, Tallon a signé le premier arrêt de sa carrière en amenant Jemsi Kibazange à encaisser un direct du droit parfaitement synchronisé, seulement deux rounds après le début de leur combat prévu sur 8 rounds.

C’était inévitable. Les fondamentaux que Gallagher lui inculque deviennent peu à peu une seconde nature, et Tallon commence discrètement à se forger une réputation de boxeur impitoyable avec un instinct de finition glacé.

Tallon a un naturel impitoyable. Lentement mais sûrement, il apprend à le maîtriser.

« Il faut l’être, non ? » a-t-il déclaré. « Je pense qu’on peut être copains en dehors du ring, mais même s’il est ton partenaire d’entraînement, tu dois le battre à tout, tu veux être le numéro un.

« Je me dis juste : “Je ne peux pas te laisser me battre.” C’est mon état d’esprit. C’est cet instinct naturel du combattant, non ? Dès que tu vois une ouverture, tu dois la saisir. Si tu n’as pas ça en tant que boxeur, c’est l’une des choses principales.

« Il faut avoir cet instinct de tueur. »

Quand Natasha Jonas MBE, championne du monde dans deux catégories et manager de Tallon, l’a emmené pour la première fois à la salle, Gallagher avait plaisanté en disant qu’il devrait retourner à l’école.

Il peut avoir l’air d’un garçon de chœur, mais le sympathique Tallon a appris à se battre comme un diable dès ses débuts à la salle, ce qui lui a valu son surnom, "The Omen".

« Depuis que j’étais gamin dans les salles amateurs, mon père me disait toujours qu’on peut être la personne la plus gentille en dehors du ring, mais une fois dedans, il faut changer. Tu dois devenir quelqu’un de différent, être méchant et horrible », a-t-il expliqué.

« Comme le dit Joe, parfois dans un combat tu as l’adversaire en difficulté, et tu dois être capable de presser l’avantage. Si tu n’y arrives pas, tu lui donnes une chance de se relever et c’est lui qui prend le dessus. »

Tallon combat autour de la limite des poids mouches, mais son plan initial est de disputer son premier titre chez les poids mi-mouches avant de monter progressivement de catégorie. En Grande-Bretagne, il peut être difficile pour des boxeurs du potentiel de Tallon de trouver des partenaires d’entraînement de qualité dans leur propre catégorie, mais pour l’instant, il se contente d’apprendre son métier en salle, en travaillant avec des adversaires plus lourds et expérimentés.

« Je sparre toujours avec des gars beaucoup plus lourds », a-t-il précisé.

« J’ai souvent sparré avec Paul Butler. J’ai aussi sparré avec Josh Holmes, qui était champion d’Angleterre des poids super-plumes. Je n’ai jamais sparré avec des gars de mon poids, alors je pense que ça m’aide quand je monte sur le ring. Je me sens plus grand et plus fort face à ceux de mon poids. »