BIRMINGHAM, ANGLETERRE – Après deux victoires par arrêt contre des adversaires jusque-là invaincus, Darren Johnstone et Joshua Quartey, Mark Jeffers reconnaît que Ricardo Lara, du Mexique, n’était pas du tout au niveau des adversaires qu’il devrait affronter à ce stade de sa carrière.

Lara (24-14-2, 12 KOs) est professionnel depuis 12 ans, mais a commencé sa carrière en poids léger et a alterné entre super-plume et junior-welter avant la pandémie de coronavirus. Depuis sa défaite par knockout au deuxième round contre Batyrzhan Jukembayev en janvier 2020, il a disputé dix combats, allant de junior-moyenne à poids lourd léger.

Dire que ce combat était déséquilibré serait un euphémisme. Néanmoins, le résident de Chorley, âgé de 27 ans et classé n°7 à l'IBF, s’est encouragé par le fait qu’il n’a pas simplement fait acte de présence lors de leur rencontre de six rounds, qui a lancé un événement très attendu à Birmingham, promu par BOXXER le week-end dernier.

« C’était comme prévu, tu sais ? Entrer, le sortir en quelques rounds, mais à mon niveau, je devrais faire ça. Pas de blessures ni de coupures, c’est le plus important, » a-t-il déclaré à The Ring.

Depuis sa victoire surprise pour décrocher le titre anglais des super-moyens contre Zak Chelli en juillet 2023, Jeffers a été très clair sur son objectif : prouver qu’il est le meilleur boxeur britannique dans la catégorie des 168 livres.

Quatre mois plus tôt, Callum Simpson (17-0, 12 KOs) avait fait ses débuts avec BOXXER et était déjà vu comme la future star de la promotion après avoir battu Boris Crighton lors de son premier combat de 10 rounds.

Jeffers est impatient de tester ses compétences contre Simpson depuis plus d’un an et estime qu’ils se dirigent vers une confrontation à la fin de l’année. Ils partagent le même manager, Kevin Maree, et sont sous la même plateforme promotionnelle, ce qui, en théorie, devrait rendre ce combat facile à réaliser lorsque le moment sera venu.

Simpson affrontera d'abord Ivan Zucco (21-0, 18 KOs) pour les titres européens vacants de l’EBU à Oakwell le 7 juin, et son rival dans la catégorie, un an plus jeune et avec trois années de plus d’expérience professionnelle, devrait également être sur la carte.

« J’ai un gros combat le 7 juin, puis on enchaîne après ça. Simpson à la fin de l’année, c’est ce que je veux. Que ça se fasse ou non, on verra, mais tout le monde sait que ce n’est pas moi qui vais arrêter ce combat. Tout le monde sait que je le veux, donc j’espère qu’on pourra le réaliser bientôt. »

Au moment où cet article est écrit, Jeffers est classé n°5 à l’EBU. Le n°1, Kevin Lele Sadjo (24-0, 21 KOs), a reçu ce mois-ci une invitation à boxer contre Osleys Iglesias (13-0, 12 KOs) dans un éliminatoire IBF, ce qui pourrait indirectement lui permettre d’obtenir une chance pour un titre vacant plus tard cette année.

Le n°2, Luka Plantic (11-0, 9 KOs), défendra son titre international WBC lors d’un événement à Zagreb, en Croatie, le 23 mai, tandis que le n°3, Bruno Surace (26-0-2, 5 KOs), affrontera de nouveau Jaime Munguia à Riyad, en Arabie Saoudite, le week-end prochain, après leur match du 14 décembre dernier qui a été l’« Upset de l’année 2024 » selon The Ring.

L’Espagnol José Luis Navarro (14-2, 10 KOs), qui a remporté le titre argent de l’EBU lors de sa deuxième tentative en battant Yoann Kongolo par arrêt au 11e round en février, a été classé n°4.

Jeffers connaît déjà son prochain adversaire, mais il insiste sur le fait qu’il n’est pas autorisé à divulguer de détails précis pour le moment. Le jeu des suppositions commence.

« Je ne peux pas l’annoncer, mais je pense qu’il est classé dans le top 10-15 mondial avec les quatre organismes de sanction, donc c’est un gros combat, » ajoute-t-il.

La conversation se tourne alors sur son développement et il prend un moment pour réfléchir. Quelle est la chose la plus importante qu’il a apprise au cours de l’année écoulée ?

« Préparer les coups. Tout ne doit pas être puissant, la précision est bien meilleure que de ne pas toucher du tout. Je suis juste en train de tourner mes poings maintenant, en faisant de petits ajustements sous la direction de Mick et Dave [Jennings, ses entraîneurs]. Bien sûr, l’opposition n’est pas de haut niveau, mais je mets désormais ces types à l’écart, là où, à un moment donné de ma carrière, je faisais la distance avec eux. »

Il y a une agitation palpable autour de l’hôtel des boxeurs, trois heures après la victoire par arrêt de Ben Whittaker au deuxième round contre Liam Cameron lors de leur revanche très attendue. On lui parle de l’évaluation sévère de Simpson concernant Whittaker et on lui demande de faire de même.

« Réalistiquement, vu son pedigree, c’est ce qu’il aurait dû faire contre Cameron, après tout, il est médaillé d’argent olympique. C’était un mauvais arrêt pour moi, mais en même temps, il a donné une excuse au juge-arbitre [Howard Foster] en ne renvoyant rien. »

« Est-ce qu’il est ce qu’on dit de lui ? Je vais dire non. Il n’a pas la puissance de frappe, il a encore un style très amateur, il est très bon dans ce qu’il fait, mais quelqu’un d’un peu plus fort que Cameron... je ne sais pas s’il réussira à les tenir à distance. Si on regarde les meilleurs dans la catégorie des 175 livres, il ne peut pas rivaliser avec eux. »