LAS VEGAS – Mario Barrios ne se souvient pas de ce qui s’est passé pendant quelques rounds après qu’Abel Ramos l’a envoyé au tapis au sixième round de son dernier combat. Aussi confiant que soit Barrios quant à sa capacité de ruiner le retour de Manny Pacquiao samedi soir au MGM Grand Garden Arena, le champion WBC des poids welters comprend aussi pourquoi les juges ont scoré son combat de 12 rounds contre Ramos comme un match nul partagé. Le natif de San Antonio a bien commencé le combat en envoyant Ramos au sol avec un coup droit au deuxième round. Il est resté totalement en contrôle jusqu’à ce que Ramos le surprenne à son tour avec un coup droit qui l’a mis à genoux et aux gants, à 1:16 de la fin du sixième round.
« Je me souviens avoir dit à mon entraîneur [Bob Santos] pendant ce combat que je me sentais vraiment à l’aise sur le ring », a confié Barrios à The Ring. « Ensuite, je l’ai mis au sol et je me suis dit : “OK, continue comme ça, ne force rien.” Puis, la seconde d’après, c’est moi qui suis tombé. J’étais sonné. » « C’est étrange, quand on essaie de revenir après une chute, on tente de comprendre tout ce qui se passe autour, surtout après un knockdown pareil. J’étais clairement ailleurs pendant quelques rounds. En repensant au combat, je ne me rappelle pas vraiment les rounds du milieu, donc c’est assez curieux. »
Le retour de Ramos a rendu les choses très intéressantes lorsque les scores ont été annoncés, en sous-carte du combat Jake Paul–Mike Tyson, le 15 novembre au AT&T Stadium à Arlington, Texas. Le juge Mike Ross a donné Barrios vainqueur 116-110. Javier Alvarez a donné Ramos gagnant 114-112, et Douglas Robinson a scoré le combat à égalité, 113-113.
« Un match nul, ce n’est pas quelque chose contre lequel j’ai protesté », a admis Barrios. « Je pensais avoir gagné avec deux rounds d’avance, mais je ne vais pas dire que le nul était injustifié. Je peux le comprendre. En fin de compte, c’était un combat très disputé, chacun a mis l’autre au tapis. »
Santos ne s’inquiète pas trop de la manière dont Barrios a boxé contre Ramos, car son boxeur n’a eu qu’un camp d’entraînement de cinq semaines, soit moins de la moitié de ce qu’il suit habituellement.
Barrios passe généralement 13 semaines en préparation, car il lui faut du temps pour descendre à la limite des poids welters (147 livres), étant un boxeur mesurant 1,83 m.
Combattre sur Netflix était une opportunité que ni Barrios ni son équipe ne pouvaient refuser. Ils en ont donc accepté les conséquences. Barrios (29-2-1, 18 KO) et ses proches pensent aussi que sa performance en demi-teinte contre Ramos a encouragé le clan du vétéran philippin de 46 ans, Manny Pacquiao (62-8-2, 39 KO), à le choisir comme adversaire pour son premier combat depuis près de quatre ans (20h ET ; 17h PT ; 79,99 $).
« C’est comme ça, on a accepté ce combat, mais il allait être père et on a eu très peu de temps pour ce camp », a expliqué Santos à The Ring. « Et on parle d’un gars énorme comme Mario qui a besoin d’un long camp pour faire le poids. Cette fois, on a eu 13 semaines pour se préparer… Avec ce temps-là, on a eu amplement l’occasion de bien se préparer, et c’est pourquoi ils vont affronter le meilleur Mario Barrios. »
Santos estime toujours que Barrios aurait dû gagner contre Ramos (28-6-3, 22 KO), originaire de Casa Grande, Arizona.
D’après le point de vue de l’entraîneur, Barrios aurait dû bénéficier d’un knockdown officiel après avoir touché Ramos avec un coup droit peu avant la moitié du premier round. Si l’arbitre Hector Afu avait reconnu ce knockdown alors que Ramos s’accroupissait, Barrios aurait gagné aux points.
« Voilà ce que les gens oublient – on l’a mis au sol au premier round », a rappelé Santos. « Quand on l’a fait tomber, [Afu] a envoyé Mario dans un coin neutre. Ensuite, il n’a pas compté, donc on n’a pas eu le round 10-8. Donc si tu dis qu’il est tombé, ça doit être 10-8. Sinon, tu ne peux pas les séparer et envoyer Mario au coin. Il fallait nous laisser continuer à frapper. Le combat aurait pris une toute autre tournure si on avait pu l’achever à ce moment-là. Ensuite, on l’a remis au sol au deuxième round. Si le knockdown du premier round avait été reconnu, comme il aurait dû l’être, on aurait eu une décision unanime. »
« Ou alors, si tu ne voulais pas le reconnaître, si tu ne pensais pas qu’il était à terre, ne sépare pas les boxeurs. Si tu nous laisses continuer à frapper [Ramos], il aurait été dans une situation bien pire, et si tu nous sépares, alors tu dois appeler ça un 10-8. On gagnait le round et on l’a mis au sol, donc on aurait dû remporter une décision unanime. Pour moi, ç’aurait été mieux qu’il ne les sépare pas et que Mario puisse continuer à le toucher. Je pense que [Ramos] aurait été en bien pire état et je ne crois pas qu’il aurait tenu les 12 rounds. »
Keith Idec est journaliste principal et chroniqueur pour The Ring. Vous pouvez le retrouver sur X : @idecboxing.