Leigh Wood, ancien double champion du monde des poids plumes, s’est fait discret ces derniers mois, mais cela ne signifie pas qu’il est resté inactif.
Il n’est plus monté sur le ring depuis son KO spectaculaire en octobre 2023 contre Josh Warrington, un retournement de situation marquant lors de la défense de son titre
WBA. Mais il était toujours prévu qu’il revienne, et c’est donc quotidiennement qu’il s’est rendu à la salle d’entraînement, jusqu’à ce que le combat contre
Anthony Cacace, ancien champion IBF des super-plumes, soit officialisé.
Wood (28 victoires, 3 défaites, 17 KOs) fera ses débuts chez les super-plumes (130 livres) face à Cacace (28-3, 8 KOs), ce
samedi soir à la Nottingham Arena. L’événement sera diffusé mondialement par DAZN.
Le combat était pressenti depuis un moment, ce qui a permis à l’équipe de Wood — Ben Davison et Lee Wylie — d’étudier en détail les habitudes du redoutable et imprévisible Irlandais.
« On n’arrête jamais d’apprendre à la salle, et chaque combat est différent », a confié Wood à
The Ring.
« Que dois-je changer ou adapter pour gagner ce combat ? Ben et Lee disent toujours que j’ai une boîte à outils, et qu’ils choisissent les bons outils pour le bon job. »
« Certaines choses, j’ai dû les bosser dur parce que je ne les avais jamais utilisées auparavant. Mais maintenant je les maîtrise. Vous pourriez voir quelque chose de nouveau dans ce combat. »
Leigh Wood n’a pas été façonné pour la gloire. Rien ne prédestinait ce combattant discret de Nottingham à remplir des arènes ou à devenir tête d’affiche, encore moins après 18 mois d’absence. Son ascension est le fruit de la persévérance et de la détermination.
Il a prouvé sa valeur maintes fois sur le ring, avec des combats intenses et des KO spectaculaires, s’imposant comme l’un des boxeurs les plus excitants du moment. Mais il a aussi montré la même ténacité hors des cordes.
Dix ans après ses débuts professionnels, il a enfin eu sa chance mondiale en 2021 face au Chinois Can Xu, une opportunité surprise qu’il a saisie. Il a également rebondi après trois défaites difficiles, qui auraient pu anéantir ses rêves.
Depuis sa défaite contre Jazza Dickens en 2020, il s’entraîne avec Ben Davison, et il est désormais l’un des vétérans de la salle. Le jeune invaincu Royston Barney-Smith a récemment déclaré à The Ring que la constance de Wood en fait un modèle pour les plus jeunes.
Leigh Wood : « Je ne veux pas continuer à encaisser des coups toute ma vie »
« Je leur donne toujours des conseils », raconte Leigh Wood. « Et ils écoutent. »
Il prend pour exemple Shabaz Masoud, jeune espoir britannique. Il y a quelques années, ce dernier traversait une période creuse, sans combats à l’horizon.
« Je lui ai dit : ‘Reste prêt, continue de t’entraîner.’ »
« Moi, après avoir remporté le titre britannique, je suis retourné à la salle. J’ai continué à bosser. Et là, une opportunité de titre mondial est tombée du ciel. J’ai eu six semaines de préavis. Si je n’étais pas resté prêt, je n’aurais jamais pu gagner. »
Masoud a suivi ce conseil et connaît désormais une ascension rapide.
À 36 ans, Wood a le même âge que son prochain adversaire Anthony Cacace, mais à ce niveau de poids, c’est considéré comme vétéran.
Professionnel depuis 14 ans, Wood commence à réfléchir à l’impact physique de sa carrière.
Ses années passées à la salle Ingle Gym de Sheffield lui ont appris les bienfaits du sparring au corps plutôt qu’à la tête. Aujourd’hui encore, bien qu’il fasse plus de rounds dans le camp de Ben Davison, il évite les sparrings durs à la tête sauf en cas de nécessité, misant sur la qualité plutôt que la quantité.
Il affirme ne pas ressentir de déclin physique, mais il reconnaît que le sport laisse des traces :
« Je prends les combats un par un, et je fais le point après. »
« Mes cinq derniers adversaires avaient presque tous au moins dix ans de moins que moi. Mais avec chaque année vient une tonne d’expérience. »
« Je n’ai jamais l’impression d’avoir tout vu ou tout vécu. J’apprends encore à chaque camp. »
Mais il avoue que ce n’est pas le physique qui l’inquiète, c’est l’accumulation des coups reçus :
« Je ne veux pas continuer à encaisser des coups toute ma vie. »
« J’ai des enfants, une famille. Une vie après la boxe. C’est pour ça que je ne sais pas combien de combats il me reste. »
« Ce n’est pas une question de capacités physiques. C’est juste que je ne veux pas hypothéquer ma santé. »