Khalil Coe ne comprenait pas pourquoi il se sentait épuisé alors qu’il s’entraînait pour son combat contre Manuel Gallegos en novembre.

Son état physique l’inquiétait au point qu’il s’est rendu de lui-même à l’hôpital à Philadelphie, en Pennsylvanie, pour se faire examiner. Originaire de Jersey City, dans le New Jersey, Coe a été diagnostiqué avec une infection rénale environ trois semaines avant son affrontement prévu contre Gallegos.

Coe n’a informé ni son manager, Keith Connolly, ni son promoteur, Eddie Hearn, qu’il avait été hospitalisé pour une nuit. Deux semaines plus tard, à peine une semaine avant son combat, Coe a de nouveau été hospitalisé.

Les médecins lui ont alors diagnostiqué une rhabdomyolyse — la même affection musculaire rare et complexe qui avait temporairement mis un frein à la carrière de Vergil Ortiz entre 2022 et 2023. Mais Coe, déterminé, a de nouveau gardé cette information médicale pour lui et a maintenu son engagement pour un combat de dix rounds, en sous-carte de l’événement opposant Jaron Ennis à Karen Chukhadzhian, au Wells Fargo Center de Philadelphie.

Coe a respecté la limite de poids contractuelle de 175 livres le 8 novembre. Avec du recul, le prétendant chez les mi-lourds reconnaît qu’il aurait dû se retirer de ce combat — et pas seulement parce que Gallegos l’a envoyé au tapis à quatre reprises avant de le battre par KO technique au neuvième round.

« J’ai eu des difficultés à faire le poids, » a confié Coe à The Ring. « J’ai pris l’habitude de m’entraîner de manière excessive. J’ai détruit mon corps. Je ne connaissais même pas la rhabdomyolyse avant qu’on m’en parle après coup… Honnêtement, je n’aurais pas dû accepter ce combat, mais à cause de mon orgueil et tout ça, je l’ai fait quand même. »

À 28 ans, Coe n’a connu aucun problème de ce genre lors de sa préparation pour le combat revanche immédiat contre l’endurant Gallegos (21-2-1, 18 KO), prévu vendredi soir. Cette défaite contre le Mexicain Gallegos a poussé Coe (9-1-1, 7 KO) à complètement revoir sa manière de se préparer pour un combat principal, que DAZN diffusera depuis le Domo Alcalde de Guadalajara, au Mexique (21h ET ; 2h GMT).

« J’apprends à connaître mon corps, à comprendre que le repos est nécessaire, » a déclaré Coe. « C’est une partie importante de la récupération et c’est indispensable dans ce sport. J’ai commencé ma préparation bien en avance. Donc, quand la date a été fixée, j’étais déjà lancé et j’avais déjà perdu du poids. Il ne m’en restait plus beaucoup à perdre. J’ai pris mes jours de repos au sérieux, j’ai intégré les massages, le sommeil, et une meilleure alimentation, des nutriments adaptés… Il faut vraiment rester discipliné. »

Cette première défaite depuis ses années chez les amateurs l’a forcé à comprendre qu’il ne pourrait jamais atteindre le sommet de la division mi-lourds sans changer ses habitudes.

Plus attentif désormais, Coe n’a connu aucune rechute de rhabdomyolyse durant ce camp d’entraînement. Il se sent plus fort, physiquement et mentalement, et il est confiant quant à sa capacité à prendre sa revanche sur le puissant Gallegos.

« Physiquement, je me sens bien, mais c’est surtout au niveau mental, » a-t-il ajouté. « Lors du premier combat, je savais que j’avais été hospitalisé, et cette pensée ne quittait jamais mon esprit. Pendant mes sparrings et mon entraînement, je n’ai eu aucun problème cette fois. Je me sens fort. Je suis excité. J’ai hâte d’y retourner et de tout refaire. »

Coe avait bien commencé son combat face à Gallegos, qui l’a secoué avec un uppercut du droit au quatrième round. Un crochet gauche au corps de Gallegos a envoyé Coe au sol, à genoux, à environ 1 minute 45 de la fin du cinquième round.

Coe s’est relevé au compte de huit du referee Eric Dali. Il a ensuite combattu avec acharnement pour éviter le KO.

L’uppercut droit de Gallegos au menton de Coe l’a de nouveau mis au tapis à moins de 50 secondes de la fin du septième round. Un coup au corps, toujours du droit, a forcé Coe à poser un genou au sol une troisième fois, environ 30 secondes après le début du huitième round.

Un Gallegos agressif a ensuite porté un crochet gauche à la tête de Coe qui l’a envoyé au tapis une quatrième fois, seulement sept secondes après le début du neuvième round. Dali a aussitôt mis un terme au combat.

« Il a eu du mal avec moi dans cet état-là, » a déclaré Coe à propos de sa condition physique compromise lors de ce combat. « Alors imaginez-moi à 100 %. Il va voir. Le monde va voir. J’ai vu beaucoup de doutes sur les réseaux sociaux. Même le fait qu’on vienne ici [au Mexique] pour la revanche… J’ai un message à faire passer. »

Cette première défaite chez les pros n’a pas empêché DraftKings de faire de Coe un léger favori pour la revanche. Gallegos, 27 ans, avait battu Coe lors de son premier combat après avoir été stoppé par le super-moyen invaincu Diego Pacheco (23-0, 18 KO), par KO technique au quatrième round, en juillet 2023 à Monterrey, au Mexique.

« Je ne vais rien enlever à Gallegos, » a affirmé Coe. « C’est clairement un adversaire coriace. Mais si je le bats, ça va prouver que je joue dans une autre cour. »

Keith Idec est rédacteur senior et chroniqueur pour The Ring. Il est joignable sur X : @idecboxing.