Une semaine s’est écoulée depuis que Jeamie TKV s’est battu pour obtenir une victoire partagée contre Frazer Clarke. Ce succès surprise a offert au Londonien de 32 ans le titre britannique des poids lourds, alors vacant.

Petit à petit, TKV, de son vrai nom Tshikeva, revient à la réalité. Il passait son mercredi matin à la maison avec ses enfants lorsque The Ring l’a joint.

Battre Clarke a changé la perception du public envers TKV, mais même s’il s’est rapidement habitué à ce que les gens l’appellent « champ », pour ses enfants, il reste simplement « papa ».

Du moins pour l’instant.

« Ils ne savent pas encore parler, mais je suis sûr que s’ils le pouvaient, ils diraient la même chose », a déclaré TKV (9-2, 5 K.-O.) à The Ring, en riant.

« J’étais censé être champion britannique il y a longtemps, donc c’est tout simplement normal pour moi. »

Depuis le combat, un TKV ravi a dû écouter les analystes le féliciter pour sa victoire tout en lui disant qu’ils avaient trouvé le combat médiocre et laid.

La satisfaction de la victoire atténuera toute frustration due au manque de reconnaissance, mais on peut comprendre que cela puisse vexer.

Le combat fut rude, éprouvant, et est monté crescendo.

TKV est resté calme malgré de lourdes attaques en début de combat et a progressivement pris l’ascendant. Le Londonien de 32 ans a ponctué sa performance d’un barrage brutal au 11ᵉ round qui a failli mettre fin aux hostilités plus tôt que prévu.

Le combat a eu ses moments brouillons et désordonnés, mais en plus d’une fin dramatique, il a offert suffisamment de technique pour satisfaire les fans hardcore, ainsi qu’une action à double sens qui décourage les téléspectateurs occasionnels de changer de chaîne.

« Frazer s’appuyait sur moi pour me fatiguer — ce qui est une tactique en soi — mais ces gars-là ne comprennent pas ça. J’essayais de travailler, même lorsqu’il se couchait sur moi », a expliqué TKV.

« J’ai essayé de travailler, et ça a fini par le toucher. On ne peut pas plaire à tout le monde. Beaucoup de gens sont toujours satisfaits du combat. Ils l’ont adoré. Il y a des gens négatifs, mais je ne les calcule même pas. Je reste positif et j’avance. »

« Il a essayé de me sortir de là et il est resté à l’intérieur, alors je me suis dit : “Tu sais quoi ? Je vais le sortir de là à l’intérieur.” »

« Ça a joué exactement en ma faveur, mec. C’était parfait pour moi, ce qu’il a fait. »

La plupart des analyses d’après-combat se sont concentrées sur la raison pour laquelle Clarke a choisi de s’engager dans le type de combat de TKV. Peu de gens ont donné à TKV le crédit d’avoir neutralisé les jambes de Clarke.

Le combat à courte distance reste un aspect du noble art sous-estimé et mal compris.

Les boxeurs qui savent bouger et garder la distance sont considérés comme des techniciens. Ceux qui aiment se rapprocher et y rester sont catalogués comme des boxeurs de pression ou des bagarreurs.

Il est beaucoup plus facile de voir et de reconnaître un jab précis suivi d’une droite qu’il ne l’est de comprendre comment un boxeur expérimenté à l’intérieur crée de l’espace ou neutralise les appuis de son adversaire grâce à un placement intelligent des mains et de la tête.

Clarke mesure 1,98 m et était suffisamment talentueux pour remporter une médaille de bronze aux Jeux olympiques de 2020. Le forcer à négliger ses avantages est une compétence en soi.

« C’est une compétence totalement différente, une sélection de coups totalement différente. Il faut savoir quand frapper, quoi frapper pour que ça touche », a expliqué TKV en parlant de son travail à l’intérieur.

« J’ai veillé à le toucher entre ses attaques, donc je lançais des uppercuts, puis j’allais au corps, puis à la tête pour ne pas frapper ses bras. Je visais directement les ouvertures.

« Je suis en réalité un très bon boxeur à l’intérieur, à l’extérieur. Je peux boxer à mi-distance aussi, mais peu de gens voient ces détails. Je suis un bon boxeur à l’intérieur mais je pense encore que j’aurais pu en montrer davantage. C’est juste la façon dont le combat se déroulait. Avec la manière dont il se penchait sur moi, je ne pouvais pas trop montrer. Je sais que je peux en montrer plus encore.

« Mais la plupart de mes combats, je suis très imprévisible dans le sens où tu ne peux pas te préparer pour moi à 100 %, parce qu’à chaque combat j’arrive différemment.

« Je suis connu pour mon endurance, mais je vais être honnête avec toi. J’ai probablement eu le pire camp que je n’aie jamais eu. »

La blessure à la côte, qui a repoussé le combat d’un mois par rapport à sa date initiale d’octobre, est bien connue, mais ce n’était qu’un élément d’une longue liste d’imprévus auxquels TKV a dû faire face durant sa préparation.

La lésion du muscle intercostal avait été précédée d’une coupure à l’œil et d’une blessure au dos.

Lorsqu’il a finalement pu reprendre l’entraînement, il a dû rattraper le temps perdu malgré une forte grippe qui l’empêchait de courir et l’a forcé à passer plusieurs jours loin de la salle.

Lors de la pesée, TKV a affiché 264,9 livres, le poids le plus élevé de sa carrière. Ce n’était pas un choix stratégique.

« C’était le mieux que je pouvais faire avec ce que j’avais. C’est le plus lourd que j’aie jamais été et c’était à cause de ma maladie », a-t-il expliqué.

« J’ai été malade pendant quatre semaines. Même une semaine avant le combat, toute mon équipe était inquiète parce que je faisais des pattes d’ours et je ne pouvais pas respirer. La BBC est venue nous filmer et je ne pouvais pas respirer et tout le monde était frustré.

« Je me disais : Comment est-ce que je vais aller à ce combat ? Comment est-ce que je vais faire 12 rounds alors que je n’arrive même pas à faire deux rounds aux pattes ?

« D’habitude, après les combats, je suis trop critique envers moi-même mais là, j’étais aux anges parce que je n’étais même pas capable de faire deux rounds aux pattes la semaine d’avant, et pourtant j’ai pu livrer une guerre contre Frazer. »

TKV s’est rendu à la Vaillant Live Arena de Derby en sachant qu’il était largement perçu comme un figurant dans la « couronnement » de Clarke en tant que champion britannique.

Même après avoir déjoué les pronostics, on continue de parler de lui comme d’un personnage secondaire dans l’histoire des autres.

Avant même que le débat sur les tactiques de Clarke, son coin ou son avenir ne s’apaise, TKV était déjà désigné comme prochain adversaire potentiel du favori des fans, Dave Allen.

« Tu sais quoi ? Une fois que j’aurai battu Dave Allen, ils arrêteront de parler et ils me donneront le respect que je mérite », a-t-il déclaré.

« Frazer est un Olympien. Frazer était censé gagner. Personne ne s’attendait à ce que je gagne. Pour les autres, c’est une surprise, mais moi, je savais déjà que j’étais censé gagner. J’allais gagner. Pour les autres, c’est un upset mais une fois que j’aurai battu Dave Allen — et je sais que je le ferai — ils devraient me donner le respect que je mérite. »

Ces discussions seront pour plus tard.

TKV peut passer Noël en tant que fier champion britannique, la magnifique ceinture Lonsdale lui rappelant constamment qu’il est parfaitement placé pour une grande année 2026.

« Je la regarde tout le temps », a-t-il dit. « C’est un bon sentiment, mec. Chaque fois que je la regarde, je me dis : waouh, je l’ai vraiment fait. »