MONTRÉAL — Dzmitry Asanau a connu une longue carrière amateur, ayant participé aux Jeux olympiques de 2016 et 2020.

Certains disent encore que ce jeune espoir des 135 livres affiche un style trop « amateur ». Mais lors du gala de jeudi, en sous-carte du combat Osleys Iglesias vs Vladimir Shishkin, il a tout fait pour faire taire ces critiques.

S’il conserve toujours sa rapidité de jambes et de mains, le Biélorusse comprend aussi que la boxe est un spectacle, et il veut en donner pour leur argent aux fans.

Son adversaire du soir, l’invaincu Laid Douadi, semblait sur le papier être un boxeur capable de lui opposer de la résistance et de durer plusieurs rounds. Mais il y a une raison pour laquelle les combats se disputent sur le ring. Et sur ce plan, Asanau a répondu présent, remportant le combat par K.-O. après trois rounds, dans un duel prévu pour dix.

Dès le premier coup de gong, il a pris l’initiative et cherché l’engagement face à un adversaire français plutôt hésitant.

« On savait qu’il allait beaucoup bouger, et on s’est préparés pour ça », a confié Asanau (11-0, 5 K.-O.) à The Ring. « On a eu de bonnes séances de sparring avec Sam [Decarie], et un bon plan de match. »

« Au premier round, il fallait jabber et contrôler la distance. Quand il ratait, il fallait le faire payer. Je me suis dit : ‘OK, je peux utiliser ça.’ Mon endurance est bonne. J’ai travaillé dur en camp d’entraînement, j’ai fait des sparrings de 10 et 12 rounds à Dubaï contre des gars solides. »

Le boxeur de 29 ans, qui possède des victoires en amateur contre l’ex-champion unifié des super-coqs Murodjon Akhmadaliev, le Cubain Lazaro Alvarez et bien d’autres, a senti que son travail initial avait rapidement porté ses fruits face à Laid Douadi (27-1-1, 3 K.-O.).

« Dans la deuxième moitié du deuxième round, j’ai senti que son endurance baissait, sa vitesse, tout… Je me suis dit : ‘OK, c’est le moment.’ Mais en fait, ce n’était pas encore le bon moment, et Sam m’a dit : ‘Restons concentrés sur notre plan de match, reste calme.’ »

« J’ai eu l’impression de l’avoir touché un peu à la tête, et à l’entraînement, on a beaucoup bossé sur ce coup — frapper au corps — et ça a marché. C’est un bon travail d’équipe. Quand le coup a touché, j’ai su que c’était fini. J’avais l’impression que ma main s’enfonçait presque dans son estomac. »

Aussi impressionnante que soit la performance d’Asanau, elle n’a pas été parfaite. Son entraîneur, Sam Decarie, a dû hausser le ton pour recentrer son boxeur.

« J’étais super content du premier round, parce qu’il touchait bien, et c’était exactement ce qu’on voulait. Son jab était incroyable, » a expliqué Decarie. « Mais au deuxième round, quand il l’a blessé, il a commencé à charger ses coups pour le finir, et il a perdu sa concentration. Ils ont commencé à échanger coup pour coup. »

« Quand il est revenu au coin après le deuxième round, je lui ai dit : ‘Dzima, pourquoi tu fais ça ? On a un plan. Varie haut et bas. Reviens au jab, et on va l’arrêter, mais il faut choisir tes coups.’ »

« Et c’est exactement ce qu’il a fait. Le round a commencé, il a travaillé au corps, utilisé son jab, une petite esquive… et un coup parfait. »

Même s’il est ressorti indemne de ce combat, Asanau admet que les camps d’entraînement sont très éprouvants physiquement — un facteur qui pourrait influencer la date de son prochain combat.

« Je pense prendre une semaine pour récupérer, faire quelques séances de physio pour mes genoux, pour mon corps, parce que le camp d’entraînement a été long, presque 12 semaines. On a bien travaillé, on s’est entraînés dur, » a-t-il déclaré. « On va en discuter, mais pour l’instant, je dois retourner auprès de ma famille et me reposer un peu. Je me suis préparé trois fois pour des combats en 10 rounds. Ce n’est pas une question de quand tu arrêtes le combat. Quand tu t’entraînes dur, tu dois aussi récupérer. »

« Peut-être au début de l’année prochaine, mais Eye of The Tiger a encore deux galas ici cette année, et je crois que toutes les places sont déjà prises. Peut-être qu’on trouvera un accord pour un événement à Dubaï, parce qu’il y a un gros gala prévu le 2 décembre, avec Ricky Hatton qui fait son retour dans la boxe. Peut-être qu’on fera quelque chose là-bas. Pourquoi pas ? »