LONDRES – Dave Allen a décrit le combat revanche de samedi soir contre Johnny Fisher comme le premier combat de sa vie qu’il attend avec impatience – il espère donc désormais provoquer une trilogie en s’imposant au Copper Box.

Le « White Rhino », 33 ans, avait perdu par décision partagée face à Fisher lors de leur première confrontation à la Kingdom Arena de Riyad, le 21 décembre, dans ce qui fut l’un des résultats les plus controversés de l’année.

Allen semblait avoir dominé une grande partie du combat et avait même envoyé son adversaire au tapis au cinquième round d’un affrontement prévu en dix reprises, mais les juges John Latham et Oliver Brien ont tous deux accordé la victoire à Fisher sur le score de 95-94.

Bien que de nombreuses voix se soient élevées contre cette décision, Allen n’en faisait pas partie. Il avait même conseillé à Fisher d’éviter un combat revanche immédiat, compte tenu de ce qui s’était passé lors de leur premier affrontement.

Mais « The Romford Bull », à son crédit, a répondu à la controverse entourant ce verdict en acceptant sans attendre la revanche. Les deux boxeurs se retrouveront donc ce week-end sur le sol anglais, devant une foule à guichets fermés de 8 000 spectateurs au Copper Box, à l’est de Londres.

Au cours de sa carrière en dents de scie, Allen reconnaît volontiers ne pas toujours s’être donné les moyens de réussir et avoir laissé passer des opportunités. Cette fois, affirme-t-il, les choses sont différentes. Il a suivi un vrai camp d'entraînement sous la direction de Jamie Moore, ce qui lui a permis de vivre un véritable déclic.

« C’est probablement le premier combat que j’attends vraiment avec impatience dans toute ma vie, » a-t-il déclaré lors de la conférence de presse finale mercredi.

« Quand j’étais gamin, je ne voulais pas vraiment boxer, mais je préférais ça au travail, pour être honnête.

J’étais complètement désillusionné par la boxe au moment du premier combat contre Johnny, mais quelque chose s’est passé ce soir-là. Je me suis dit : ‘en fait, la boxe, ce n’est pas si mal’ et j’ai réalisé que je n’étais pas mauvais. Il m’a fallu 17 ans pour ressentir ça.

J’ai vraiment aimé ça et je n’ai jamais autant attendu un combat. J’ai hâte d’y être. »

Allen a passé une grande partie de la préparation à affirmer que Fisher n’était tout simplement pas un poids lourd d’élite. Lors d’un entretien avec The Ring lors de la conférence de lancement, il a même déclaré qu’il lui avait fallu « 20 secondes » pour comprendre que Fisher « n’était pas très bon ».

Mais, interrogé sur la possibilité que Fisher puisse le battre samedi, il a répondu :

« J’ai perdu sept fois dans ma carrière, donc je serais stupide de dire que je ne peux pas perdre. Mais j’ai perdu contre des médaillés olympiques d’or et de bronze, contre deux prétendants au titre mondial – jamais contre des tocards.

Johnny est un bon boxeur, mais je pense que je progresse, aussi fou que cela puisse paraître. J’aime ma vie. Je n’aurais jamais cru que ma vie pourrait être aussi belle ni que j’aimerais autant la boxe. Je pense que je vais gagner samedi, mais je ne suis pas idiot – j’ai perdu sept fois.

Si Johnny Fisher est très bon, je perdrai. S’il ne l’est pas, je gagnerai. Le premier combat a montré que nous étions du même niveau, c’était très serré.

Je pense que je vais gagner aux points en fait. Je vais faire comme d’habitude : trois coups au premier round, six au deuxième, sept au troisième, quatre au quatrième, puis on entre dans le vif du sujet. J’ai plutôt confiance.

Je veux un troisième combat. Je veux une trilogie, donc je dois gagner celui-ci pour que ça arrive. »

Fisher, qui s’est imposé comme l’un des meilleurs vendeurs de billets de la boxe britannique avec un palmarès de 13-0 (11 KOs), sera soutenu par la majorité du public samedi soir. Il a d’ailleurs laissé entendre que cette ambiance pourrait le porter vers la victoire. Allen, lui, n’est pas convaincu.

« Il y a environ 73 personnes qui viennent de Doncaster pour me soutenir, » a-t-il déclaré.

« J’ai affronté Dillian Whyte à Leeds et je flippais complètement quand il est monté sur le ring. J’ai boxé Tony Yoka en France, donc j’ai déjà tout vu.

L’ambiance sera incroyable, j’ai hâte de la vivre, mais quand la cloche sonne, il ne reste que lui et moi – et il n’y a personne d’autre avec qui je préférerais faire ça. »

Alors qu’Allen affichait son habituelle philosophie détachée, Fisher, lui, était en mode conquérant.

« J’ai hâte de faire le show pour tout le monde au Copper Box, et une chose est sûre : quand j’ai le public derrière moi, je suis moi-même ; je vais au combat, je fonce, et je n’ai pas trop le choix, c’est dans ma nature.

Quand je repenserai à ma carrière dans 20 ou 30 ans, je veux être sûr d’avoir toujours donné 110 %. C’est ce que je fais, et c’est pour ça que les gens viennent me soutenir. »