Daniel Dubois avait besoin d’être "endurci" après sa première défaite contre Oleksandr Usyk, selon son promoteur Frank Warren.

Le boxeur de 27 ans a fait face à des critiques par le passé, notamment après sa défaite par TKO au 10e round contre Joe Joyce en novembre 2020, où il avait pris un genou pour éviter des blessures supplémentaires à ce qui s'est avéré être une orbite fracturée.

La manière dont Dubois (22-2, 21 KOs) a été stoppé par Usyk (23-0, 14 KOs), champion des titres The Ring, WBC, WBA et WBO, en août 2023, a également suscité une intense remise en question.

Cependant, depuis cette défaite, Dubois a enchaîné les victoires, mettant KO Jarrell Miller, Filip Hrgovic et Anthony Joshua, ce dernier étant un adversaire qu’il affrontait en tant qu'outsider.

Désormais champion et avec une confiance renouvelée, Dubois est prêt à affronter à nouveau Usyk le 19 juillet à Wembley, avec tous les titres en jeu. Bien que "Dynamite" ait promis de "clouer" l'Ukrainien au sol, Warren révèle qu’il pense que Dubois devait renforcer sa dureté mentale après sa défaite contre Usyk il y a un an et demi.

Lorsqu’on lui a demandé s’il pensait que Dubois abandonnerait la boxe après sa défaite, Warren a répondu : « Non. Je pensais qu’il avait besoin d’être endurci. Je ne dis pas ça de manière irrespectueuse. »

Il a ajouté : « Je pense qu’il avait besoin de se renforcer mentalement. Je vais vous donner un exemple. Anthony Joshua est un gars de la rue, un peu comme moi, d’où je viens. Je viens d’une zone dure de Londres, quand j’étais gamin. Lui aussi vient de la rue, Daniel, lui, n’est pas un gars de la rue. Il a grandi dans un environnement où son père, dès le départ, pensait que la plupart des enfants allaient devenir boxeurs et ils vivaient cette vie. »

« Ils n’étaient pas dans la rue, ils ne faisaient pas les choses que les gamins font à Londres et ainsi de suite. Et j’ai remarqué que Daniel, quand il était face à face avec Joshua, pendant les face-à-face, AJ essayait d’imposer sa présence, peut-être sans même le savoir, en disant, ‘Montre-moi du respect’. »

« Ça passait par-dessus la tête de [Dubois]. C’était un peu comme quand Evander Holyfield a battu Mike Tyson, qui avait battu 90 % de ses adversaires avant même qu’ils ne montent sur le ring. Tyson était un gars de la rue, un dur, mais il n’a pas pu contre Holyfield, parce qu’Holyfield n’était pas comme ça. »

« C’était un peu pareil avec Joshua et Dubois. Je pense que ça a durci Daniel, surtout avec tout ce qui a été dit sur lui, et de sortir là-bas, après que les gens aient dit qu’il était un ‘fuyard’, pour prouver qu’il avait tort. Cela demande du courage, et il l’a fait. »

Lors de ses victoires contre Miller et Hrgovic, qui se sont soldées par des arrêts au 10e et au 8e round respectivement, Dubois a dû montrer toute la dureté supplémentaire dont parle Warren.

Miller n’avait jamais été stoppé avant de rencontrer Dubois. L’Américain a donné autant que Dubois pouvait prendre, envoyant de nombreux coups nets, en poussant le Britannique dans ses derniers retranchements durant les 10 rudes rounds de leur combat de décembre 2023, avant que Dubois ne l’emporte.

Hrgovic semblait bien parti pour obtenir un arrêt contre Dubois lorsqu’ils se sont affrontés l’été dernier, mais Dubois a survécu à l’assaut initial du Croate, a retrouvé sa concentration et a remporté le combat sur des coupures dans les derniers rounds.

Warren explique que ces deux adversaires ont été choisis délibérément par lui.

Le promoteur de 73 ans ajoute : « La raison pour laquelle j’ai choisi Miller comme adversaire, c’est qu’il était invaincu, et un dur à cuire, et surtout parce que je savais que mentalement, la conférence de presse serait difficile pour lui, car c’est ainsi que Miller fonctionne. »

« Il est un peu comme un tyran, il essaie de prendre le dessus sur toi, et je voulais voir comment il allait réagir à ça, et il a tenu bon. »

« Pour le prochain, contre Hrgovic, la raison pour laquelle je l’ai choisi, c’est qu’il était aussi invaincu, il était l’un des combattants les plus évités de la division, personne ne voulait l’affronter, il était obligatoire depuis plus de deux ans. Je pensais que ce serait aussi un défi mental pour lui, en plus d’être un défi physique. »

« Il a répondu à l’appel. Les trois premiers rounds, trois et demi, ont été difficiles pour lui. Il prenait beaucoup de coups du droit. Mais il a serré les dents, a surmonté ça, et à la fin, il a fait ce qu’il sait faire, et je sais que si tu le laisses t’attraper, tu es en difficulté. »