Un bon jour, le trajet de 30 miles entre Barnsley et Oldham prend environ une heure.

Pour nos lecteurs américains, cela peut sembler un simple aller-retour au magasin, mais pour les fans de sport britanniques, c’est une véritable « journée à l’extérieur » qui implique des minibus et une journée complète.

En l’espace de 18 mois, Callum Simpson, originaire de Barnsley, a fait ce trajet à travers le Woodhead Pass, qui sépare ces deux villes du Nord, à trois reprises.

Le manager de Simpson, Kevin Maree, utilise le centre de loisirs d’Oldham comme un terrain d’entraînement pour ses jeunes boxeurs. Il aime qu’ils gravissent les échelons et deviennent têtes d’affiche là-bas avant de les lancer à la télévision.

À chaque fois que Simpson a combattu là-bas, de plus en plus de fans l’ont accompagné. À chaque fois, il s’est amélioré.

Depuis qu’il a quitté les petites salles, Simpson a remporté les titres britannique et du Commonwealth des super-moyens, et s’est imposé comme l’un des meilleurs vendeurs de billets du pays.

L’été dernier, le boxeur invaincu de 28 ans est retourné chez lui et a attiré 7 000 fans au stade d’Oakwell pour son combat de défense des titres britannique et du Commonwealth contre Zak Chelli.

Samedi soir, Simpson (17-0, 12 KO) revient au stade pour son combat pour le titre européen vacant des super-moyens face à l’Italien gaucher Ivan Zucco (21-0, 18 KO). Cette fois, environ 15 000 fans sont attendus.

Oakwell n’est peut-être pas loin du centre de loisirs d’Oldham en termes de distance, mais c’est un monde d’écart en termes de boxe.

« Ce n’est pas si loin que ça, » a confié Simpson à The Ring. « J’y vais presque tous les mois pour soutenir les boxeurs locaux de Kevin Maree. J’ai ma licence d’entraîneur. Je suis dans le coin, à jouer le rôle de garçon d’eau et d’homme à cracher. Je suis là, donc ça semble vraiment récent.

« C’est devenu très gros très vite et maintenant lui [Zucco] est au même point où j’étais il y a huit mois quand j’ai affronté Zak Chelli. Un jour tu combats dans de petites salles ou centres de loisirs, et l’instant d’après tu es dans des arènes, puis dans des stades. C’est fou, ça va vite. »

Maree, expert pour amener ses boxeurs au niveau des titres, a tout fait pour préparer Simpson professionnellement à sa montée en grade. Mais il est impossible de savoir comment un boxeur réagira face à la pression de la télévision.

« Ce qui m’a le plus frappé chez Callum, parmi tant d’autres boxeurs que j’ai vus, c’est un moment juste avant son premier combat sur Sky Sports, un combat énorme pour lui, » a raconté Maree à The Ring.

« On est dans le vestiaire, je lui mets du sparadrap sur le gant. Le sparadrap dépasse un peu, je lui demande des ciseaux pour ajuster. Il refuse plusieurs fois, je comprends alors qu’il tient vraiment à ça. »

« Après le combat, en lui retirant les gants, je lui demande pourquoi il ne voulait pas que je touche au sparadrap. Il m’a expliqué : ‘Je ne peux pas contrôler ça, ce n’était pas parfait, alors je voulais juste passer outre. Si quelque chose ne va pas dans le ring, il faut savoir passer à autre chose.’ »

Cette nuit-là, Simpson a dominé Celso Neves en trois rounds. Sa progression a convaincu Boxxer d’organiser leur show à Barnsley. Les 7 000 billets pour son combat contre Chelli se sont vendus en quelques minutes.

Personne dans l’équipe de Simpson n’a douté qu’il gérerait la pression d’un événement entier construit autour de lui, et il a justifié leur confiance en imposant sa loi face à ce Londonien coriace dès le premier round.

Ce week-end, il y aura plus du double de spectateurs à Oakwell, et si Simpson sait exactement à quoi s’attendre et comment rester calme, on verra comment Zucco va gérer la pression.

« Oh, c’est vraiment un test de caractère, » rigole Simpson. « On ne sait pas avant d’y être.

« On peut se dire « ça ne va pas m’affecter » ou être nerveux, mais jusqu’à ce qu’on marche devant des milliers de gens qui crient ton nom comme moi, on ne sait pas.

« Cette fois, ils seront jusqu’à 15 000, on verra bien. Je m’attends à ce qu’il prenne ça bien. Je pars du principe qu’il donnera le meilleur de lui-même et que la foule va le pousser.

« Je ne veux jamais penser qu’un adversaire va être nerveux ou pas dans son assiette. J’attends toujours que mon adversaire soit à 100 %, mentalement et physiquement. »

Simpson a déjà construit une base de fans qui lui donne du pouvoir sur sa carrière et dans les négociations, mais passer du stade local à la scène nationale est un grand saut que peu de boxeurs réussissent.

Il montre des signes qu’il peut y arriver.

Simpson est souvent présent en ringside lors des grands combats et est devenu un commentateur régulier sur Sky Sports. Ajouter le titre européen à sa collection le mettra en position de décrocher des combats majeurs.

Comme il le dit lui-même, il est passé des centres de loisirs aux arènes, puis aux stades, et il remarque que son public s’élargit au-delà de sa région.

« Je suis né et j’ai grandi à Barnsley, le soutien local est très important pour moi, mais ça grandit naturellement, et je sais que ça va s’étendre au niveau national, » explique-t-il.

« Peu importe où je combats, dans tout le pays, les gens vont me suivre et me soutenir.

« Au début, c’était juste Barnsley, puis South Yorkshire. Maintenant, j’ai des supporters de Portsmouth, Essex, Surrey, du Pays de Galles, d’Irlande et d’Écosse qui prennent des billets. Il y a même des gens qui viennent de Tenerife et de Dubaï pour me voir.

« C’est fou. »