Ce n’est pas de cette manière que
Brandon Moore voulait l’emporter, mais au final, le boxeur de 31 ans ne se plaint pas du résultat après avoir défendu avec succès son titre IBF USBA des poids lourds.
Lors d’un combat en demi-finale sans grand éclat au Turning Stone Resort de Verona — où la championne des super-moyens
Franchon Crews-Dezurn a signé un retour controversé avec une victoire par décision majoritaire contestée contre Citlalli Ortiz — Moore (18 victoires, 1 défaite, 10 KO) a connu une soirée plus courte que prévu. Une coupure accidentelle a forcé l'arrêt prématuré de son affrontement face à Stanley Wright (14 victoires, 1 défaite, 11 KO).
Bien qu’il n’ait pas pu en montrer davantage, le natif de Floride semblait tout de même en bonne voie pour s’imposer, et il a profité de son interview d’après-combat pour défier son ancien partenaire d’entraînement
Jared Anderson (18-1, 15 KO), affirmant vouloir prouver qui est le meilleur poids lourd du pays.
Le premier round fut sans équivoque, Moore dominant à distance grâce à son long jab, infligeant des dégâts à son adversaire juste avant le coup de gong. Une minute après le début du deuxième round, il reprit le contrôle et envoya Wright, jusque-là invaincu, au tapis.
Confiant de pouvoir en finir rapidement, Moore fut victime d’un coup de tête accidentel au round suivant. Bien qu’il ait tenté de continuer malgré la blessure, il était clair qu’il sentait la fin proche — ce qui se confirma deux rounds plus tard, le sang coulant abondamment.
Les trois juges aux abords du ring rendirent leurs scores par anticipation : deux cartes à 50-45 et une à 49-46, toutes en faveur de Moore — quatre mois seulement après que son combat contre Skylar Lacy ait lui aussi été interrompu prématurément à cause d'une disqualification.
Crews-Dezurn loin d’une victoire facile pour son retour
Ce ne fut pas facile, et le public new-yorkais a exprimé son mécontentement à l’annonce des scores, mais Franchon Crews-Dezurn (10-2, 2 KOs) a réussi à défendre avec succès ses titres mondiaux WBA et WBC des super-moyens face à une Citlalli Ortiz très combative.
Les cartes des juges ont affiché 95-95, 96-94 et 98-92, accordant à la boxeuse de 38 ans une victoire serrée par décision majoritaire, dans un combat que de nombreux observateurs estimaient pencher du côté d'Ortiz. Double championne du monde, Crews-Dezurn n’est pas du genre à fuir l’adversité, mais Ortiz l’a poussée dans ses retranchements – ce qu’elle a reconnu elle-même lors de son interview d’après-combat avec Al Bernstein.
Leur affrontement s’est majoritairement déroulé au centre du ring. Ortiz (4-2, 1 KO) a montré une grande confiance, malgré son manque d’expérience professionnelle. Là où la plupart des adversaires de Crews-Dezurn finissent rapidement submergées, Ortiz a tenu tête et s’est montrée encore plus déterminée dans la seconde moitié d’un combat brouillon mais disputé.
À la cloche finale, Ortiz a paradé dans le ring, persuadée d’avoir fait le nécessaire grâce à ses crochets du gauche et à son énergie. Mais les juges ne l’ont pas vue gagnante.
Quant à la championne, elle espère que la régularité des combats jouera en sa faveur après une nouvelle longue période d'inactivité. Elle est naturellement intéressée par des combats revanche contre Savannah Marshall et Shadasia Green,
qui s’affronteront le mois prochain dans un combat d’unification IBF/WBO.
Son ancienne adversaire et amie proche
Claressa Shields (16-0, 3 KOs) était présente au bord du ring, et les deux ne ferment pas la porte à une revanche de leur premier affrontement de novembre 2016. Cela dit, Crews-Dezurn sait qu’elle devra élever son niveau, notamment sur le plan défensif, alors que les défis à venir s’annoncent de plus en plus relevés.
Toussaint renverse la situation face à Hicks
D’ordinaire, lorsque Wendy Toussaint montait en niveau, il finissait par échouer. Mais cette fois, le scénario a changé.
À 33 ans, le boxeur haïtien a décroché la plus grande victoire de sa carrière en s’imposant par décision majoritaire (95-95, 97-93, 96-94) face à l’invaincu Joseph Hicks, remportant ainsi le titre IBF USBA des super mi-moyens — au bout de sa troisième tentative.
Dès le coup d’envoi, Toussaint (17-3, 7 KOs) a pris l’initiative. Sans perdre de temps, il a imposé son rythme avec un jab long et constant, forçant Hicks à reculer. Le deuxième round a été une copie conforme du premier : Hicks, acculé contre les cordes, a de nouveau subi un direct du droit dans les premières secondes.
Malgré le respect mutuel, Hicks (12-1, 8 KOs) n’a jamais réellement trouvé ses marques. Au quatrième round, un puissant coup droit de Toussaint a fait vaciller ses jambes, et le plus jeune des deux boxeurs n’a jamais réussi à reprendre véritablement le contrôle. Chaque fois qu’il tentait de résister, Toussaint lui répondait par un sourire et des attaques rapprochées.
Après la mi-combat, Toussaint a connu un léger ralentissement, dont Hicks a essayé de profiter en occupant le centre du ring et en enchaînant les combinaisons. Mais le vétéran new-yorkais n’a jamais laissé l’élan changer totalement de camp.
Dans les deux derniers rounds, Toussaint a troqué son jab contre une série de puissants coups droits, dont plusieurs ont trouvé leur cible. Ce finish offensif lui a permis de marquer les esprits jusqu’au dernier coup de gong.
Une victoire âprement disputée, construite sur la détermination, l'expérience et une volonté de ne pas laisser passer, cette fois, l’occasion.