Parfois, un boxeur n’a tout simplement pas envie de parler. Brandon Glanton (20-2, 17 KOs) a déjà fait assez de bruit dans la préparation de son affrontement contre l'ex-champion du monde des poids lourds Chris Billam-Smith (20-2, 13 KOs), croyant que sa performance parlera d'elle-même le 26 avril.

Les deux boxeurs figureront sur une carte bien remplie avec deux combats de poids lourds, dans le cadre de l'événement The Ring's Fatal Fury: City of the Wales, qui sera la tête d'affiche de Chris Eubank Jr contre Connor Benn au Tottenham Hotspur Stadium ce samedi – en direct sur DAZN PPV.

Beaucoup d’observateurs se demandent, à huis clos ou publiquement, si ce combat de retour est vraiment la meilleure décision pour Billam-Smith, de Bournemouth, seulement 161 jours après sa tentative infructueuse d’unifier la division des 200 livres contre Gilberto Ramirez à Riyad.

Fracture du pouce droit, main gauche fracturée, points de suture internes et externes autour de l'œil, côtes endommagées, une longue liste de blessures physiques à guérir, sans parler du fardeau mental d’un autre combat de 12 rounds. Pourtant, « The Gentleman » refuse de faire des excuses et a insisté sur le fait qu'il reviendrait plus fort grâce à cette expérience.

Si Chris est un boxeur facile à soutenir dans sa quête de redevenir champion du monde, Glanton n'est pas convaincu.

« C’est un chien… jusqu’à ce qu’il se retrouve dans le ring avec un plus gros chien », a-t-il déclaré à The Ring.

Bien que la majeure partie de cette interview ait été tendue, Glanton étant particulièrement prudent dans ses propos après que certaines de ses déclarations audacieuses aient fait le buzz sur les réseaux sociaux, il n’a pas hésité lorsqu’il a été questionné sur la performance de Billam-Smith contre Ramirez.

« Il n’a pas fait d’ajustements, il était juste têtu. Évidemment, il n’était pas le puncheur dans ce combat, son attitude de foncer en avant ne lui a pas réussi, et même s’il se faisait malmener, il est resté là, dans le sable mouvant, en essayant la même chose et ça n’a pas marché. Cela montre juste que sa capacité d’ajustement est médiocre. »

Dans d’autres interviews avec les médias britanniques, Glanton a qualifié ce duel de tournant pour les deux boxeurs. Ils ont des bilans professionnels identiques – la différence étant que Glanton a un pourcentage de KO 20% plus élevé – et le prétendant basé en Californie l’a qualifié de combat décisif. Pourquoi ?

« Il a été champion du monde et a atteint les sommets de la hiérarchie, donc redescendre maintenant, il doit éliminer un prétendant. Il est poussé dans ce combat, les gars ne veulent pas se battre contre moi… voici ma chance de montrer ce que je vaux, le monde peut voir quelque chose de différent. »

Le patron de BOXXER, Ben Shalom, a déclaré à The Ring en janvier qu’alors que Billam-Smith poursuivait son objectif de récupérer son titre mondial, il aimerait le voir dans des « combats sexy » à l'avenir. Anthony Yarde, deux fois challenger pour le titre mondial des poids mi-lourds, qui affronte Lyndon Arthur dans un combat de trilogie ailleurs sur cette carte, était une possibilité qu’il a rejetée.

Glanton, classé n°3 par la WBA et n°5 par la WBC, lui offre une occasion de décrocher une victoire importante lors d’un autre grand événement en stade, son troisième en trois ans. Pas mal pour un boxeur qui a toujours su dépasser les attentes.

La boxe peut parfois être un sport solitaire, mais c'est aussi une fraternité, et le visiteur audacieux bénéficiera de précieux conseils d'un visage familier, grâce à son amitié surprise avec un autre ancien champion du monde des poids lourds WBO, Lawrence Okolie (21-1, 16 KOs).

Sur la manière dont cette amitié s’est formée, il a déclaré : « On devait se battre ! Malheureusement, j’ai échoué dans le combat contre David Light, c’était l’occasion. Alors, j'ai fini par l’aider à se préparer [pour Light], j’ai passé beaucoup de temps avec lui et ça a juste évolué à partir de là. »

Light, qui a subi un léger AVC et une chirurgie pour retirer un caillot de sang de son cerveau, a été contraint à une retraite anticipée juste six mois après sa victoire par décision partagée contre Glanton. Okolie a gagné une décision unanime contre le Néo-Zélandais quatre mois plus tard, puis a cherché un retour rapide, ce qui a lancé la chaîne d’événements menant à son passage dans la division glamour du sport.

Okolie n'est peut-être plus l'exemple même de la condition physique optimale maintenant qu'il n'est plus contraint par la nécessité de réduire son poids à 200 livres, mais Glanton ne s'inquiète pas de la façon dont la campagne en poids lourd de son ami va se dérouler.

« Tant qu'il continue à s'entraîner dur, à développer sa puissance et à maintenir une bonne condition physique, il n'y a pas de souci. C'est un gros gars, il frappe fort, c'est un athlète assez bon, donc il doit juste rester concentré et il réussira à se faire une place parmi ces grands gars. »

Le manager de Glanton, Napper, le qualifie de la personne la plus violente qu'il ait vue dans le ring, alors comment le boxeur de 33 ans réussit-il à canaliser cette agressivité tout en restant composé pour accomplir sa mission contre un adversaire tenace sur le sol de l'adversaire ?

« Il a l'habitude de revenir quand il est blessé, mais il va se désintégrer quand je vais le frapper. C'est comme comparer des pommes et des oranges, nous sommes différents et je pense que c'est juste qui je suis, je ne peux pas changer cela. Il n'a aucune idée de ce qui l'attend. »

Glanton se satisfait de son statut d'agent libre promotionnel et se réjouit de la possibilité de perturber l'ordre établi lors d'une soirée où sept des dix boxeurs sont nés au Royaume-Uni et ont construit leurs propres bases de fans à travers le pays, dont Billam-Smith. Pour ceux qui ne l'ont jamais vu boxer mais qui vont suivre le combat le week-end prochain, qu'est-ce qu'ils doivent attendre ?

"Une activité explosive et violente. Ne clignez pas des yeux, je vous le promets."