ATLANTIC CITY, New Jersey – Le père de Jaron Ennis n’a pas été entièrement satisfait de la performance de son fils le soir du 9 novembre.

Derek « Bozy » Ennis a constaté que son fils encaissait trop de coups face à Karen Chukhadzhian, un adversaire que le champion invaincu IBF des poids welters avait pourtant largement dominé sur les cartes des juges 22 mois plus tôt. Il est possible qu’il ait eu du mal à se motiver face à un challenger peu attendu, imposé une seconde fois par l’IBF sans justification claire.

Quelle qu’en soit la raison, ce n’était pas la prestation espérée devant plus de 10 000 spectateurs réunis au Wells Fargo Center de Philadelphie. Cinq mois plus tard, Bozy Ennis – entraîneur et manager de Jaron – considère cette victoire par décision unanime comme une bénédiction déguisée.

Selon lui, Eimantas Stanionis n’a jamais réellement montré d’intérêt pour affronter son fils, jusqu’à cette deuxième confrontation contre Chukhadzhian. Il s’est d’ailleurs étonné des propos de Tom Brown, promoteur de Stanionis, lors de la conférence de presse finale tenue jeudi au Caesars Atlantic City. Brown affirmait que le combat prévu samedi soir au Boardwalk Hall était un affrontement que le champion WBA avait toujours souhaité, alors que les deux boxeurs figuraient régulièrement sur les cartes des galas organisés par Premier Boxing Champions.

« J’ai écouté Tom Brown, a déclaré Bozy Ennis. Lui et moi, on se connaît depuis longtemps. Mais il sait très bien que ‘Boots’ demandait Stanionis depuis des années. On a demandé Stanionis, on a demandé Crawford, on a demandé Thurman, Spence aussi. On les a tous appelés à l’époque.

Personne ne voulait affronter Boots. Et lors du dernier combat, certains ont cru percevoir une faiblesse. Mais ce combat a été une bénédiction. Maintenant, tout le monde veut l’affronter. Très bien, qu’on monte sur le ring, et qu’on cesse les paroles. On verra bien qui sera le vainqueur. Moi, je le sais déjà. Et je ne pense pas que cela durera longtemps. »

En cas de victoire convaincante, ce combat pourrait représenter la plus grande performance de la carrière professionnelle d’Ennis, entamée il y a neuf ans. Le boxeur de 27 ans (33 victoires, 29 par KO, 1 sans décision) avait notamment dominé Sergey Lipinets, ancien champion IBF des super-légers, en l’envoyant au tapis au sixième round lors de leur affrontement en avril 2021 au Mohegan Sun Arena d’Uncasville (Connecticut). À ce moment-là, Lipinets (18-4-1, 13 KO) n’avait perdu que contre Mikey Garcia.

Cela dit, Bozy Ennis estime que son fils n’a pas encore été confronté à un adversaire suffisamment coriace pour révéler tout son potentiel.

« Boots n’a pas encore atteint un niveau supérieur, a-t-il affirmé. J’espère que Stanionis pourra l’y pousser. C’est ce que j’attends. Et si cela arrive, vous verrez un tout autre Boots. Il fait simplement ce qu’il a à faire sur le ring. Mais si Stanionis peut le pousser dans ses retranchements, vous verrez quelque chose de spécial. Et à mon avis, cela ne durera pas très longtemps. »

DAZN diffusera en direct ce combat d’unification des titres des poids welters, dont l’événement principal débutera à 20h, heure de l’Est. En plus des ceintures IBF et WBA, les deux boxeurs se disputeront également le titre vacant du magazine The Ring, abandonné l’année dernière par Terence Crawford lorsqu’il est monté en super-welters.

Keith Idec est rédacteur en chef et chroniqueur pour The Ring. Il est joignable sur X à l’adresse @idecboxing.